Le vote approche à grands pas mais chez les partis le flou demeure Ni coordination, ni concertation, les quatre partis se livrent à une véritable bataille sur le terrain du 4e mandat. Ils sont d'accord mais divisés. Ils oeuvrent pour le même but, mais ils n'agissent plus de concert. Les partisans du 4e mandat pour le Président Bouteflika font cavalier seul. Le FLN, le RND, le MPA et TAJ ne s'affichent plus ensemble. Le pacte d'alliance conclu au départ n'a plus de sens, ces derniers temps. Ni coordination, ni concertation, les quatre partis se livrent à une véritable bataille sur le terrain du 4e mandat. Chacun tente de tirer la couverture vers soi et à avoir un coup d'avance sur son prétendu allié. Le couple Saâdani-Ghoul, depuis leur «historique» poignée de main qui devait sceller leur alliance, ne s'est plus manifesté en public. Pourtant, la dernière rencontre a donné naissance à une nouvelle alliance qui remplace l'ancienne coalition (FLN, RND, MSP), dont l'objectif est de soutenir le projet du 4e mandat. Or, les partis ne se sont pas impliqués pleinement dans cette démarche. L'absence de volonté politique chez les uns et les autres a fait en sorte que ce projet reste inachevé. Depuis le dernier tête-à-tête Amar Saâdani-Ghoul qui s'est tenu en septembre dernier au siège du FLN, aucune activité, aucune rencontre n'a été signalée. Et pourtant, lors de cette dernière, les deux leaders n'ont pas manqué d'expliquer que cette alliance n'est autre qu'un espace de débat entre des formations dont le dénominateur commun est le soutien à Bouteflika. Aussi bien à son programme qu'à la consolidation de la paix. Les deux hommes politiques ont même instruit leurs députés de travailler ensemble. Alors que le rendez-vous capital approche à grands pas, les partisans du 4e mandat veulent intervenir en solo. Contrairement à l'ancien trio (FLN, RND, MSP) qui cordonnait ses actions à la veille de chaque élection, les partisans du 4e mandat ne montrent aucun intérêt pour le travail collectif. Bien au contraire, chacun d'entre eux veut se montrer plus actif par rapport à l'autre. Pourquoi? Les calculs politiques et les intérêts faussent le projet d'une alliance. Le FLN veut jouer le rôle de catalyseur du projet présidentiel. Une position qui n'arrange pas les ambitions des partis, en particulier Ghoul qui aspire porter haut son oeuvre. Il semblerait qu'entre les deux responsables, le courant passe de plus en plus mal. Les deux alliés multiplient les déclarations sur la candidature du président sortant pour montrer qu'ils sont plus proches du cercle présidentiel. Saâdani et Ghoul se disputent même les rôles à jouer. La collecte des signatures démontre réellement cette concurrence acharnée. Les deux formations ont donné des instructions à toutes leurs structures, pour mobiliser davantage de voix au profit du président sortant. Afin de rafler le maximum de signatures, le président du TAJ a même scellé des alliances avec plusieurs petits partis politiques. A travers le groupe de fidélité et de la stabilité créé récemment, M. Ghoul veut rivaliser avec le vieux parti FLN. «Le groupe de fidélité et de la stabilité va encore s'élargir. Nous allons atteindre 50 partis prochainement», a affirmé le patron de TAJ, lors d'une conférence de presse qu'il a animée samedi dernier à l'issue de la seconde conférence nationale des cadres. Le parti de TAJ veut à tout prix diriger la campagne électorale en procédant à la mise en place des structures de campagne avant que le premier concerné ne s'exprime officiellement sur sa candidature. Le RND n'est pas en reste. Le parti ne collabore plus avec son allié traditionnel. L'idée de s'approprier la candidature du Président Bouteflika l'irrite davantage. «Le Président Bouteflika est plus grand pour qu'il soit le candidat d'un seul parti», a déclaré Abdelkader Bensalah, lors de sa dernière sortie en adressant une mise au point claire à Saâdani. Quant au MPA de Amara Benyounès, il se contente de réitérer son soutien au 4e mandat.