La Fédération des associations des parents d'élèves de Béjaïa a plaidé hier pour la tenue des états généraux du secteur et interpelle la commission éducation de l'APW pour intervenir. C'est un tableau des plus noirs que la Fédération des associations des parents d'élèves de Béjaïa a eu à présenter hier sur le secteur de l'éducation au niveau de la wilaya lors d'une conférence de presse animée en son siège. Conjoncture oblige, la Fédération des parents d'élèves s'est exprimée sur le bras de fer en vigueur actuellement entre le ministère de l'Education et les partenaires sociaux, estimant que «les enseignants ne pensent pas suffisamment aux élèves». La Fape de Béjaïa accuse par la même occasion le ministère de tutelle d'être responsable de ce bras de fer pour «n'avoir pas répondu aux revendications de manière opportune». La Fédération de Béjaïa s'est montrée, par ailleurs, favorable à l'initiative de saisine du président de la République engagée par la Fédération nationale même si, reconnait-elle, «elle n'en a pas été associée». Ceci concernant l'actualité. Revenant sur la situation en vigueur dans le secteur localement, le président de la Fédération des parents d'élèves de Béjaïa, Djamel Touazi, a d'emblée mis en exergue «la gravité de la situation», précisant que cette sortie médiatique se veut un énième moyen d'alerter les responsables sur «les problèmes sérieux qui se posent encore avec acuité». Alors que l'année est à moitié consommée, de «nombreux établissements demeurent sans responsables, des centaines de divisions n'ont pas d'enseignants», indique-t-il, rappelant au passage toutes les démarches entreprises depuis des années, mais qui sont restées sans réponse.». Dans la foulée, les responsables de la Fédération des parents d'élèves de Béjaïa ont tiré à boulets rouges sur le premier responsable du secteur accusé en substance de «trop parler sans rien faire». Les conférences ciblent notamment «les 34 établissements scolaires qui restent à réaliser sur les 40 infrastructures attribuées depuis 2004.» Ce retard accumulé s'est traduit par une surcharge particulière des classes empêchant ainsi l'enseignant d'accomplir convenablement sa mission. «Nos établissements fonctionnent actuellement avec des divisions allant de 35 à 54 élèves», s'est-on indigné. Cette situation trouve sa raison d'être dans le manque d'infrastructures, d'équipements et d'encadrement pour induire une baisse de niveau des plus draconiens, fait-on constater. «Aucune statistique n'est établie concernant la gestion des ressources humaines», ajoute-t-on, mais non sans relever «l'absence d'autorité dans le secteur». «Les directeurs des établissements n'en font qu'à leur tête», rapporte un des conférenciers qui a parlé «de leur ingérence dans la mission des associations des parents d'élèves alors que d'autres vont jusqu'à s'opposer à l'installation des ces associations». «Une situation tout à fait logique!», renchérit un autre «lorsqu'on sait que depuis 10 ans aucun ministre de tutelle n'a daigné se déplacer à Béjaïa pour s'enquérir de près de la situation du secteur». Bref, les parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa sont inquiets. Ils ne comptent pas se laisser faire. Une assemblée générale des associations est en prévision pour organiser, disent-ils «une réplique adéquate au marasme qui règne en maître dans le secteur». En quoi consistera cette réplique? Le président n'en dira pas plus laissant le soin aux membres de l'assemblée générale d'en décider. Mais à présent, on se contente d'interpeller les responsables concernés pour agir au mieux afin de préparer dans les meilleures conditions la prochaine rentrée scolaire.