Les grèves qui paralysent périodiquement le secteur de l'éducation à Béjaïa n'ont pas laissé indifférente la Fédération des associations des parents d'élèves. Et ce n'est pas la troisième semaine de grèves, qu'initie, depuis hier, le syndicat UGTA des corps communs et ouvriers professionnels, qui va arranger les choses, bien au contraire. . Conséquences ? Les représentants de la Fédération, élargis aux membres des associations de parents d'élèves, ont décidé, samedi dernier, lors d'une assemblée générale extraordinaire, de mettre à exécution leur menace. À savoir, le maintien de l'action de protestation pour dire “halte à la prise en otage de leurs enfants, au piétinement de leurs droits, à leur manipulation” et “non au pourrissement et à la décadence programmée de l'école”. Et par leur action, les animateurs des associations de parents d'élèves entendent dénoncer “la légèreté, voire l'indifférence avec laquelle sont traités leurs enfants.” L'examen de la situation, qui prévaut dans le secteur éducatif à Béjaïa, a laissé sans voix les parents d'élèves. Explication. Durant le premier semestre, plusieurs établissements scolaires furent paralysés par des grèves répétitives, ce qui n'a pas été sans incidence sur le moral de leurs enfants. Plus grave, l'entame du second semestre a été suivie d'un mouvement de grèves cycliques des corps communs et ouvriers professionnels, qui ont pour seul et unique leitmotiv : leur intégration dans le statut particulier de l'éducation. À la lecture entre les lignes de la déclaration des membres de la Fédération, on comprend qu'ils ne sont pas hostiles au mouvement des corps communs et ouvriers professionnels. Au contraire, ils expliquent que l'absence de réaction de la tutelle, qui “persiste dans son mutisme et une scolarité perturbée par ces arrêts de travail handicapent la volonté déjà malmenée de nos enfants, et conduiraient selon tous les parents à un échec quasi total des résultats scolaires.” Compte-tenu de ce qui précède, tous les membres présents à l'AG extraordinaire, ont exigé du pouvoir politique une prise en charge totale et immédiate de tous les problèmes inhérents à cette situation, jugée catastrophique. Pour rappel, les membres de la Fédération avaient mis, il y a un peu plus d'un mois devant leurs responsabilités et les travailleurs du secteur de l'éducation et le ministère de tutelle. En direction du ministère de l'Education nationale, les membres de la fédération avaient invité le département de M. Benbouzid à “instaurer un dialogue permanent avec les parties concernées” mais aussi à “sévir en cas de non-respect des lois et règlements régissant le secteur de l'éducation”. Histoire de dire que les vertus du dialogue sont importantes mais qu'il faut savoir aussi se montrer ferme. Et à l'adresse des travailleurs, enseignants, personnels technique et administratif, la fédération leur a demandé de ne pas recourir systématiquement à des mouvements de grève où souvent leurs enfants sont utilisés “comme moyen de pression”. C'est la raison pour laquelle la fédération n'a pas hésité à agresser leur conscience. Il s'agissait surtout d'insister sur le fait qu'avant d'être des travailleurs de l'éducation, ils sont d'abord des parents d'élèves. D'où l'invite subliminale à afficher d'abord leur disponibilité en tant partenaire social dans le règlement des conflits sociaux. M. O