Plusieurs mouvements de grève ont marqué, depuis la rentrée scolaire, le secteur de l'éducation à Béjaïa, à l'exemple des lycées et technicum d'Aokas, Souk El Tenine, Kherrata,…. Des débrayages déclenchés principalement autour des revendications socioprofessionnelles des enseignants mais aussi d'une protestation d'élèves mécontents de leur exclusion. Autant de grèves qui irritent des parents d'élèves inquiets de voir la scolarité de leurs enfants encore une fois perturbée. C'est ce que fait noter la Fédération des associations de parents d'élèves (FAPE) à travers une déclaration où elle constate « avec regret qu'à chaque rentrée scolaire un nombre de plus en plus important d'établissements se retrouvent paralysés par des grèves ». Pour les parents d'élèves, les exclus de l'éducation ne sont pas à blamer du fait, considère-t-on, des perturbations qui ponctuent leur scolarité. « La plupart des élèves exclus s'apitoient sur leur sort et arrivent très souvent à mobiliser leurs camarades pour exiger le droit d'une dernière chance », écrit la fédération qui est convaincue du rapport de causalité qu'il y a entre les mauvais résultats et « le déficit æpermanent ou l'instabilité des enseignants et encadreurs ». « Béjaïa est une wilaya d'apprentissage », nous dit M. Haddad, le président de la FAPE qui dénonce le fait que des « directeurs stagiaires » affectés à Béjaïa ne tardent pas dans leurs postes en mentionnant que la loi les désigne pour au moins trois ans. Soit une « valse » que la fédération décrie en pensant que cela est d'un effet négatif sur le personnel pédagogique du fait que l'enseignant « qui voit défiler au fil des années son premier responsable se démarque involontairement de sa mission et perd ses repères d'éducateur d'où le niveau catastrophique que nous constatons ». Au moment où la fédération estime le déficit en personnel pédagogique à plus de 600 enseignants qualifiés, la direction de l'éducation a organisé un concours pour le recrutement de 74 PES et 46 PCEF. « Un leurre », s'écrie M. Haddad qui confirme que les enseignants en mathématiques et français se font rares. L'attention des pouvoirs publics est ainsi attirée sur une somme d'insuffisances, tout en mettant en avant que les grèves cycliques des syndicats trouvent aussi origine dans les lenteurs administratives « sur l'application des directives de la tutelle ».