A la troisième semaine du mouvement de grève engagé par le personnel enseignant dans plusieurs wilayas du pays, celle de Annaba, n'est pas restée en marge de l'action. En effet, répondant au mot d'ordre lancé respectivement par les syndicats, Cnapest, Unpef et Snapest, le débrayage est, au moment où nous mettons sous presse, moyennement suivi. Hormis trois collèges d'enseignement moyen (CEM) qui ont vu leurs élèves retourner chez eux en raison de ce mouvement, le reste des établissements du primaire, moyen et secondaire fonctionne de manière très aléatoire. Dans cette wilaya, les syndicats annoncent un taux de suivi de 75 à 80%, tandis que l'administration admet un taux de 40,74% de personnels grévistes pour les trois paliers. Les chiffres sont corroborés par les constatations faites dans plusieurs établissements de la commune de Annaba, et font état d'un taux de suivi moyen de moins de 50% pour les enseignants des trois paliers. Face à cette situation conflictuelle, le dénouement ne semble pas trouver sa voie, puisqu'il n'y a pas de terrain d'entente entre les contestataires et le ministère de l'Education nationale. Mettant en avant l'intérêt des élèves, le ministre de l'Education nationale, M.Abdelatif Baba Ahmed, a appelé samedi dernier les partenaires sociaux grévistes à «faire prévaloir l'intérêt des élèves par la reprise des cours et à faire preuve de responsabilité». Un appel notons-le, resté sans écho et les grévistes campent toujours sur leur position. Un état de fait qui met, aussi bien les parents, que les élèves dans le désarroi. En effet, les parents d'élèves s'insurgent contre les agissements des enseignants vis-à-vis des élèves. «Pour faire décrocher des revendications qui n'en finissent pas, ils prennent en otage les élèves par une grève déclarée illégale par le ministre», ont crié des parents d'élèves rencontrés devant quelques établissements de la commune de Annaba. D'autres parents d'élèves ont estimé que «le dénouement de la situation passe par un dialogue entre les syndicats et leur tutelle, afin de trouver une solution consensuelle qui satisfasse les intérêts des deux parties, sans léser celui des élèves». De leur côté, les élèves ne savent plus où donner de la tête. Le passage en classe supérieure ou réussite d'examen de fin d'année est cautionné par la satisfaction des revendications du corps enseignant, ce qui n'est pas évident. Les élèves appréhendent l'année blanche. Effectivement, le spectre d'une année scolaire avec au bout l'échec semble se dessiner à l'horizon, au vu de la persistance du bras de fer opposant les trois syndicats de l'éducation nationale et le département de Baba Ahmed. C'est dire que les grèves répétitives ne suscitent aujourd'hui qu'indignation et colère parmi les élèves et leurs parents.