Le mouvement de grève déclenché par trois syndicats du secteur de l'Education nationale a été diversement suivi dimanche dans les wilayas du Centre, selon des journalistes de l'APS qui se sont rendus dans nombre d'établissements des trois paliers de l'éducation. Cette grève, qui en est à sa troisième semaine, depuis son déclenchement par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) et par l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF), continue également de susciter indignation et mécontentement au sein des élèves et de leurs parents. A Blida, il a été constaté une quasi paralysie des établissements des trois paliers, à l'instar de l'école primaire Mouloud Kacim Nait Belkacem de Beni Mered, du CEM Ahmed Rezak Abdelkader, du lycée Benteftifa Mohamed et du CEM Larbi Tebessi, de Blida. A Djelfa, les cours se déroulent normalement au niveau des écoles primaires et CEM de la ville visités par l'APS, à l'instar des écoles primaires Alker Taher et Benhalima. M. Sebkhaoui, membre du bureau de wilaya de l'UNPEF, a déclaré, pour sa part, à l'APS que les "employés de l'éducation de Djelfa feront prévaloir leur droit à la grève en dépit des menaces de la tutelle", et ce "jusqu'à satisfaction de leurs revendications". Pour la Direction de l'éducation de la wilaya, le taux de suivi de cette grève n'a pas dépassé les 1,36 %, représenté par quelque 222 employés grévistes. A Boumerdès les rues étaient, dimanche matin, exceptionnellement animées par les élèves, qui n'ont pas rejoint les bancs des écoles, à cause de la grève. Un groupe de lycéens, approchés par l'APS, aux abords du lycée Mohamed Laid Al Khalifa du centre-ville, ont exprimé à cet égard, leur "ras le bol" et "leur crainte" de perdre l'année scolaire, à cause de "l'obstination des enseignants à poursuivre la grève". "La première victime de cette grève est toujours l'élève", a souligné un lycéen, M. Hamid, pour résumer la situation. En fait de nombreux élèves ont exprimé leur vœu de renouer avec les cours, car "cette situation ne sert personne", ont-ils estimé, appelant les autorités à prendre les mesures qui s'imposent pour trouver une solution à ce problème. Les cours ont repris normalement, dimanche matin, dans les établissements scolaires de la wilaya de Médéa, à l'exception d'un nombre "très limité" de CEM ou le mouvement de grève a été reconduit, pour la troisième semaine consécutive, selon la Direction de l'éducation. L'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF), a indiqué, pour sa part, que l'appel à la poursuite de la grève a été "largement suivi", au début de cette troisième semaine de contestation, dans le cycle moyen où un taux de suivi, oscillant entre 90 et 100 %, a été enregistré, dans plusieurs CEM, relevant des localités de Beni-Slimane, El-Azizia, Sidi-Naamane et Souagui. A Béjaïa, les établissements scolaires de la wilaya ont adhéré au mot d'ordre de grève lancé par les syndicats autonome dont la concomitance a donné une impression de paralysie du secteur, a-t-on constaté. Alors que certains établissements ont fermé carrément leur porte, notamment dans les lycées, d'autres en revanche ont activé parcimonieusement. Les trois syndicats à l'origine de ce débrayage ont été unanimes à souligner le "succès" de leur action, au grand dam des élèves, notamment ceux des classes d'examen, ostensiblement mécontents, et qui appréhendent déjà la perspective de ne pas pouvoir boucler leur programme scolaire dans les temps. Une paralysie similaire du secteur a été constatée à Tizi-Ouzou, où élèves et parents s'estiment également pénalisés. A titre illustratif de cette situation de paralysie, la grève a été suivie par 44 enseignants sur les 54 que compte le lycée El Khensa du centre-ville, selon la directrice des études de l'Etablissement, Sadkaoui Djamila, qui a indiqué que "deux mises en demeure ont été adressées aux grévistes, mardi et jeudi passés, pour reprendre leur travail, mais ces derniers ont refusé de les prendre". Pour leur part, des parents d'élèves ont estimé que "le dénouement de la situation passe par un dialogue entre les syndicats et leur tutelle, afin de trouver une solution consensuelle qui satisfasse les intérêts des deux parties, sans léser celui des élèves".