Le président du FJD temporise La décision définitive, bien que déjà dévoilée, se fera officiellement à l'issue de la réunion du conseil consultatif. Le président du Front pour la justice et le développement (FJD) a mis fin au suspense et aux spéculations concernant la probable participation de sa formation politique ou non à la prochaine échéance électorale. Le verdict est tombé hier, lors d'une conférence de presse animée au siège du parti. «Notre formation a appelé au boycott de la prochaine élection présidentielle et avait pris cette décision depuis le 15 juillet 2013», a affirmé hier Abdallah Djaballah, le président du FJD. La décision définitive, bien que déjà dévoilée, se fera officiellement à l'issue de la réunion du conseil consultatif (madjlis echoura), la plus haute instance délibérante du parti que préside M.Djaballah, qui s'est réuni hier également. Pour rappel, Abdallah Djaballah a conditionné son éventuelle participation au scrutin par l'institution d'une commission indépendante pour l'organisation de l'élection, or cette demande a été refusée la semaine dernière. Avec ce boycott attendu du FJD, qui a emboîté le pas au MSP, le camp islamiste risque d'être le grand absent de la prochaine échéance. C'est la première fois depuis l'élection démocratique en 1989, que les élections se déroulent en Algérie sans la mouvance islamique. Djaballah a réaffirmé qu' «ils ne veulent pas organiser des élections libres et transparentes». Selon le président du FJD, les conditions qui permettront le bon déroulement de la prochaine élection présidentielle ne sont pas réunies. Pour lui, le jeu est d'ores et déjà fermé. «La justice n'est qu'un instrument pour valider une élection qui ne reflètera pas le choix du peuple, ainsi que l'administration qui n'est pas neutre également» a-t-il indiqué, ajoutant que «Le choix et la volonté du peuple ne sont aucunement pris en considération.» Pour Djaballah, la prochaine élection sera comme toutes celles qui l'ont précédée, si ce n'est encore pire. Il estime que: «Les élections de 1990 et de 1991 sont les élections les plus transparentes de l'histoire du pays.» Abordant le sujet des récentes déclarations des hauts responsables, Djaballah a cité les propos du général à la retraite Benhadid, les jugeant: «De très haute dangerosité» et se demande: «Ne serait-il pas judicieux d'ouvrir une enquête?» Djaballah indique que ces clashs au plus haut sommet de l'Etat ne sont «payés que par le peuple». Sur un autre volet, Djaballah a évoqué la scène politique actuelle qui se caractérise selon lui par deux camps. Lun regroupe ceux qui appellent Bouteflika à briguer un quatrième mandat et qui ne veulent que préserver leurs privilèges et profiter de la situation pour les cinq autres années. Et l'autre camp qui regroupe les opposants qui voient que les jeux sont déjà faits et ne voient pas l'intérêt de continuer sur cette mascarade. Le président du FJD, a estimé que le système pluraliste n'existe que sur papier et que la réalité est tout autre. Il juge également que le développement du pays ne se fera qu'à travers un changement radical de la Constitution et des lois pour édifier un Etat démocratique et de droit. Djaballah estime qu'il est inacceptable qu'après 52 ans d'indépendance, l'économie du pays soit toujours tributaire des hydrocarbures.