A l'occasion de la Journée internationale de la liberté d'expression, le président de la République a adressé, hier, un message à la corporation. M.Abdelaziz Bouteflika, dont les rapports avec la presse n'ont pas toujours été au beau fixe, a réitéré sa «détermination à veiller à l'exercice effectif, par tous, de la liberté d'expression», affirmant par là même que la presse algérienne «doit contribuer à la construction de la vie démocratique» dans le pays. Un objectif qui s'inscrirait, poursuit le chef de l'Etat, «en droite ligne de la Déclaration universelle des droits de l'homme». Tout en rappelant que la presse en Algérie a connu, au cours de ces dernières années, un «essor considérable» par la multiplication de ses titres et de ses tirages, M.Bouteflika estime que ce développement est dû, à la fois, aux dispositions de la Constitution qui «consacrent le droit d'informer» et à «l'intérêt exigent des citoyens à être informés, objectivement, sur la conduite des affaires du pays». Le premier magistrat du pays, en insistant sur l'objectivité dans l'exercice, a voulu rappeler à ses détracteurs, que malgré les attaques dont il a fait et continue de faire l'objet, la presse «ne subit aucune censure» Toutefois, rappelle le président de la République, «la presse se doit de définir les pratiques et les règles déontologiques qui s'imposent à elle». Ce qui doit se faire poursuit-il, avec pondération et responsabilité «d'autant plus que le pays est encore dans une phase d'apprentissage difficile du débat politique et d'enracinement dans la culture démocratique».M.Bouteflika souligne qu'il est «dangereux et impardonnable» de faire la confusion entre «l'objectivité et la propagande, la vérité et le dénigrement, le scepticisme et le chauvinisme». Pour lui, la presse algérienne «doit mesurer, justement au nom de cette liberté et grâce à elle, la complexité de son rôle, l'étendue de son pouvoir, mais également le poids de sa responsabilité». Il est question, indique le chef de l'Etat, de fournir aux citoyens une «information fiable et objective» qui implique «l'esprit critique et le libre débat sur tout ce qui concerne la conduite des affaires de la cité et celles de l'Etat»En retour, conclut-il, la «critique malintentionnée et systématique» de même que «la recherche du sensationnel à forte motivation mercantile peuvent porter atteinte à l'honneur et à la dignité des citoyens et nuire à l'image du pays et à ses intérêts supérieurs». En somme, enchaîne le président, une «déontologie et une éthique bien comprises et totalement assumées ne sont pas antinomiques avec la liberté d'expression».