A l'initiative du sociologue Ali Sayad, une cinquantaine de citoyens (chercheurs universitaires, acteurs associatifs, artistes...) venus de 20 wilayas du pays ont donné naissance dans la journée de vendredi dernier à une fondation des sciences sociales portant le nom Assaka, un toponyme amazighe qui signifie «le gué», comme nous l'a expliqué l'écrivain Rachid Oulbsir, rencontré en marge de cette manifestation. «Il s'agit d'un lien entre deux mondes, sans doute l'ancien et le nouveau, le pont entre les deux rives de la Méditerranée, l'ouverture indispensable sur le monde qui perd progressivement sa diversité». L'assemblée constitutive de cette nouvelle institution culturelle et scientifique à caractère national s'est concrétisée le même jour dans un local privé au coeur de l'historique ville de Bougie. Le siège de la Fondation a été symboliquement ouvert dans laprès-midi au niveau de la Maison de jeunes de Djebla, chef-lieu de la commune de Béni Ksila. La délégation s'est ensuite déplacée sous la conduite de l'association Tajmaât N'djebla pour une visite d'un ancien village kabyle restauré dans le cadre de la promotion du tourisme écologique en collaboration avec l'Union européenne (UE) dans le cadre du projet d'appui aux associations algériennes de développement (Ongii). Un voyage dans le temps qui n'a pas manqué d'émerveiller les visiteurs. Ce village compte plus d'une centaine de maisons de type kabyle collées les unes aux autres sur le sommet de la montagne ce qui offre une vue imprenable sur la mer. Ce village qui a été déserté par ses habitants a gardé intact sa structure architecturale traditionnelle. Quelques-unes de ces maisonnettes sont partiellement effondrées. Elles attendent en fait leur tour pour connaître une réhabilitation. L'aménagement des voies et accès du village a été achevé. A la fin de leur restauration, ces maisonnettes serviront pour l'hébergement dans le cadre de l'écotourisme. Les revenus générés par cette exploitation seront réinvestis dans la restauration du village.