Les travaux de restauration de l'ancien village Djebla avancent à grands pas. Une douzaine d'ouvriers y travaillent quotidiennement pour donner corps à ce projet dédié entièrement à l'écotourisme. Ayant obtenu, comme annoncé dans ces mêmes colonnes, l'accord de l'Union Européenne dans le cadre du projet d'appui aux associations algériennes de développement (ONGII), Tadjemâat N'Djebla, l'association en charge du projet, veut à tout prix terminer les travaux avant le début de la saison estivale prochaine. « Nous espérons recevoir nos premiers clients cet été, nous employons tous nos efforts pour concrétiser ce vœu », nous déclare Ahmed Farid, le président de l'association. Certaines maisons sont déjà entièrement restaurées : reconstruction des pans de murs tombés, crépissage, boiserie, soupente….Tout a été remis en bon état et dans son état initial. Seuls les étables ont changé de vocation, elles ont été reconverties en sanitaires ; unique dérogation, d'ailleurs, prise par mesure d'hygiène notamment, à l'endroit de l'architecture traditionnelle kabyle. Avec une main-d'œuvre et des matériaux locaux, les responsables de l'association ont démontré que faire revire les anciens villages kabyles, en y introduisant des améliorations, est chose facilement réalisable. « Nous avons réalisé plus de 50% du projet et pour l'instant nous n'avons rencontré aucun obstacle. Les craintes que nous avons éprouvé au départ concernant le recrutement d'une main-d'œuvre traditionnelle et qualifiée se sont vite dissipées. Nos ouvriers se débrouillent finalement bien », assure le président de l'association. En sus de la restauration du bâti, le projet comporte aussi la création d'espaces verts, et c'est à cette tâche que les ouvriers s'adonnent ces jours-ci. Maçons et manœuvres, outils agricoles en main, préparent les terrains en contrebas du village pour recevoir des plants d'oliviers, de caroubiers, de frênes et de figuiers. « Nous allons replanter des espèces qui existaient auparavant aux alentours du village. En plus de leur usage ornemental et alimentaire, ces arbres serviront à conforter les parties du village menacées d'affaissement » nous informe le responsable de l'association. Les ruelles du village, qui sont par plusieurs endroits endommagées, seront totalement réaménagées. Leur remise dans leur état initial avec pavement en pierres sera prise en charge, ainsi que la réalisation du réseau d'assainissement, par l'APC. Pour le moment seule une vingtaine de maisons sont concernées par ces travaux, la restauration d'autres maisons se fera plus tard selon les besoins. « L'exploitation de ces premières maisons nous permettra de mesurer l'impact de notre projet et d'identifier le type d'actions à mener plus tard » nous déclare Ahmed Farid. Village situé à environ 700 mètres d'altitude et à 20 minutes des plages de Beni K'sila, Djebla constituera certainement une destination incontournable pour les amateurs du tourisme écologique, une fois ce projet de restauration mené à terme.