L'Union générale des commerçants (Ugcaa) appelle à une révision de la subvention de la farine. L'Union générale des commerçants et des artisans algériens (Ugcaa), aile Boulenouar, a appelé hier les pouvoirs publics à «réviser la politique de subvention de la farine, qui ne profite, précise-t-on, qu'aux gros bonnets importateurs et spéculateurs de tous bords». Le porte-parole de l'organisation bicéphale Ugcaa de Belouizdad, Hadj Tahar Boulenouar, a exprimé cet appel lors d'une conférence de presse ayant trait à la problématique des boulangeries traditionnelles et industrielles ainsi qu'aux prix et la qualité de cette chère et onéreuse «khobza» qui ne cesse de poser problème tant au consommateur qu'au boulanger lui même. Il a estimé aussi que les pouvoirs publics devraient réfléchir à une force d'assistance du consommateur plutôt que de subventionner la farine. Le président «élu» du bureau de la Commission nationale des boulangers (CNB), Abderrahim Boudah, qui assistait à cette conférence en compagnie d'autres membres du bureau, a affirmé que des représentants de ladite commission, élus également, sont présents dans près de la moitié des wilayas du pays. Les cinq problèmes essentiels posés par la CNB, se confinent à la question des prix, l'organisation, les crédits financiers, la formation et le gel des sanctions et pénalités prononcées au niveau de la justice pour des infractions «mineures». Pour le premier point, les boulangers se plaignent du manque à gagner dans leurs activités au vu des salaires en hausse constante, des impôts, des charges sociales (Casnos et Cavnos)... Ils demandent instamment la révision des prix imposés du pain sur des bases solides qui comprennent des indicateurs de mesures fiables. Le second, qui concerne l'organisation de la profession prône l'éradication totale du marché informel en incitant les boulangers à disposer de dépôts de pain «légaux» et relevant des boulangers dans les quartiers dépourvus de boulangeries. Ils demandent que ces commerces soient suffisamment espacés à l'image des pharmacies. Le troisième sujet est relatif aux facilitations de crédits financiers «sans intérêts», pour la revalorisation de leurs établissements, leur extension ou l'acquisition d'équipements modernes. Ils demandent également «l'effacement de leurs dettes fiscales et non fiscales» qui ont «freiné» les boulangers dans leurs activités. En quatrième position, le bureau de la CNB réclame la revalorisation du métier du boulanger à travers des salaires motivants, une formation de qualité pour les mitrons, la nécessité de mener des études pointues pour mettre en place des programmes de formation théorique et pratique avec des professionnels du métier. Enfin, la CNB réclame que les boulangers ne soient pas traduits devant la justice pour cause «d'infractions mineures» car un acte pareil constitue en lui-même une «offense» avilissante. Il faut savoir qu'il existe aujourd'hui deux organisations de boulangers au sein des deux directions parallèles de l'Ugcaa. La CNB et la Fédération nationale des boulangers (FNB) que pilote Youcef Kalafat. La première est attenante à l'aile Boulenouar dont le siège se trouve à Belouizdad (Alger) et la seconde sous Salah Souileh, (place Emir Abdelkader) et ce, au grand dam des journalistes qui ne savent plus à quelle «union» se vouer en l'absence d'orientations officielles des ministères concernés. Les Algériens ont toujours été considérés comme étant les plus grands consommateurs de pain dans le monde, ce qui a été confirmé par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Selon cette organisation onusienne, nous consommons 49 millions de baguettes de pain par jour. Un chiffre qui place l'Algérie au premier rang mondial en la matière. Concernant la qualité du pain, l'Algérie vient à la quatrième place, derrière la France, les Etats-Unis et les Philippines. Cependant, selon la FNA, beaucoup de boulangers trichent sur le poids du pain, en pétrissant 180 grammes de pâte au lieu de 250 gr. Par ailleurs, le pain reste le seul produit et aliment encore à la portée de toutes les bourses, vu son prix très bas, grâce à sa subvention par l'Etat. Actuellement, le prix d'une baguette de pain (de 250/180 grammes?) est fixé à 7,50 DA, mais des commerçants qui se ravitaillent de chez les boulangers, l'écoulent à 10, voire 12 DA dans certaines localités isolées. En Algérie, et parmi les quatre premiers importateurs de blé au monde, le gaspillage du pain est «un sport national». «Entre 2 et 5 millions de baguettes sont jetées, quotidiennement dans les poubelles ou sur les trottoirs», selon une étude menée par le bureau Algérie Consultations Internationales. Toutefois, ce pain jeté est récupéré pour l'ajouter aux aliments de bétail et de volaille et beaucoup de hères vivent de cette activité de récupération.