La grève à laquelle a appelé le Comité national des boulangers a eu un impact auprès d'une grande partie de ces artisans qui ont baissé rideau pour réclamer une marge de bénéfice sur le prix de vente du pain, soutenu par l'Etat depuis 17 ans. Le suivi a été massif, a-t-on constaté hier dans la capitale. Les boulangers ont massivement adhéré à l'appel, tout en respectant les directives d'assurer un service minimum. Ainsi, il n'y a pas eu de pénurie de pain, peut-on également relever. «Cette action symbolique vise à sensibiliser l'opinion et les pouvoirs publics quant à l'impact et au préjudice de la subvention des prix de la farine, telle qu'elle se présente actuellement. Nous ne voulons pas être les sacrifiés de cette politique de subvention», soutiennent les boulangers en grève. Dans la plateforme de revendications, les artisans boulangers demandent au gouvernement de revoir la politique des subventions, «trop injuste à l'égard des boulangers. Si l'Etat débourse des milliards pour soutenir le prix du pain, environ 3000 tonnes de farine sont détournées quotidiennement par les industriels. Nous réclamons des solutions, rapidement, pour la garantie d'une marge bénéficiaire des boulangers de 20% environ», explique M. Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à laquelle est affilié le Comité des boulangers. Selon l'UGCAA, la marge bénéficiaire peut être garantie à travers la réduction du prix de la farine (matière première pour la fabrication du pain) de 2000 DA le quintal à 1500 DA ou par l'augmentation du prix du pain à 12 DA. Selon les chiffres avancés par le Comité des boulangers, la grève a été suivie à 80% à l'échelle nationale avec des taux de 70% à Alger, 90% à Oran, Béchar, Annaba, El Tarf et Constantine et 80% à Tizi Ouzou. De son côté, la Fédération algérienne des consommateurs revendique le maintien du prix actuel de la baguette de pain, fixé réglementairement à 8,50 DA, en vue de préserver le pouvoir d'achat du citoyen. Dans un communiqué diffusé hier, la Fédération a proposé l'allègement du fiscal et du parafiscal et l'annulation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de tous les produits entrant dans la fabrication du pain «afin de garantir la marge bénéficiaire des boulangers qui doivent à leur tour se conformer à la réglementation concernant le poids de la baguette et veiller aux critères de qualité et de disponibilité». La Fédération a appelé en outre les boulangers en grève à faire prévaloir le dialogue et à «ne pas prendre le consommateur en otage», d'autant plus que le ministère du Commerce avait formé une commission chargée de trouver des solutions aux revendications des boulangers.