Une centaine de boulangeries ont définitivement baissé rideaux ces derniers mois à Oran, en raison de la concurrence déloyale du marché informel du pain et la hausse des prix des produits de base. L'Union Générale des Commerçants et Artisans Algériens (UGCAA), tire la sonnette d'alarme. Près de 500 boulangeries ont fermé boutiques ces deux dernières années à El Bahia, pour diverses raisons notamment, des problèmes financiers. Les causes de ces fermetures sont multiples à commencer par la flambée des prix des produits de base, à l'exemple de la farine dont le prix a augmenté de plus de six fois par comparaison à celui appliqué en 1995. Il y a aussi les charges constituées par l'électricité et l'eau. Si on prend pour référence cette même date, les factures y afférentes ont pratiquement quintuplé. D'autres charges viennent se greffer à celles précédemment citées. Il s'agit du sucre, de l'huile et de la levure qui ont vu à leur tour leurs prix multipliés par six. Pendant ce temps, le prix du pain est demeuré figé à 8,50 la baguette. Cependant la première raison qui a poussé bon nombre de boulangers au chômage, est une concurrence d'un nouveau genre. Il s'agit en fait des commerces du pain syrien et du «MATHLOUH», qui poussent comme des champignons à Oran. Il n'y a pas un seul quartier de la ville où on ne trouve pas un ou plusieurs commerces de pain syrien, qui proposent de nouvelles recettes de pain aux consommateurs à la recherche de nouvelles sensations. Les Oranais ont ainsi bradé la baguette des boulangers au profit du «MATHLOUH» et du pain syrien. Les professionnels du pain semblent dans un vrai pétrin. Les boulangers sont devant deux choix : s'adapter à la nouvelle donne, ou disparaître. Les boulangers font face en outre à une concurrence acharnée et illégale des boulangeries qui activent illégalement et à rideaux baissés pour fuir les charges fiscales. Ces boulangeries «clandestines» sont les principaux fournisseurs du marché informel à Oran. Ces boulangeries exerçant en noir vendent la baguette à sept (7) Dinars aux revendeurs, qui l'écoulent à 10 Dinars dans les marchés. La plupart des ces boulangeries «clandestines», qui cèdent leur pain aux revendeurs, fraudent sur le poids. Une baguette dont le poids légal est de 250 grammes ne pèse réellement que 180 à 200 grammes. Presque tout le monde trouve son compte à l'exception du consommateur qui paye plus cher une baguette plus légère. L'Union Générale des Commerçants et Artisans Algériens (UGCAA), réitère ainsi son appel aux Autorités locales et en particulier la Direction du Commerce pour sévir contre ces pratiques frauduleuses.