Il n'y aura pas de système sans le FLN et le parti de la majorité parlementaire ne saurait évoluer loin des arcanes du système. Cette symbiose explique dans une large mesure la scission qui avait creusé de larges fossés au niveau de ce parti sans altérer les fondements de son appareil qui a su dépasser, tant bien que mal l'épisode des frictions pro-Benflis-partisans d'une réélection de Abdelaziz Bouteflika. Aujourd'hui, il est devenu clair que les soubresauts qui secouent la base du FLN ne sont que les signes annonciateurs d'une renaissance du parti, appelé à jouer un rôle modérateur dans l'alliance présidentielle. Le RND tout comme le MSP en voulant «grappiner» des espaces dans le paysage politique ont fait montre d'un gargantuesque appétit. Le FLN laminé, avant le lancement de la campagne électorale assistait impuissant à sa mise à mort programmée. Le RND et le MSP voyant le rapport des forces, au sein du FLN, évoluer vers une neutralisation, espéraient voir le coup de grâce venir sous la forme d'une dissolution de l'APN et plus tard de celle des assemblées locales. Ce danger, latent pour le parti de la majorité, a poussé les différents partis qui se disputent son contrôle à faire des concessions pour arriver à un consensus permettant d'aller vers le 8e congrès dans les plus brefs délais. Des sources ont affirmé que le concept redresseur a fait son chemin et qu'aujourd'hui au FLN on lui préfère le terme réconciliation pour taire un clivage conjoncturel dépassé après l'élection présidentielle. Mieux encore, nos sources relèvent que la mosaïque de l'alliance présidentielle ne saurait être viable sans un FLN, fort, uni et ressourcé. Une prédominance du RND ou du MSP fermerait la voie devant le courant national qui constitue un segment important pour le programme qui a permis la réélection du président de la République. Oran, illustre on ne peut mieux le schéma de réconciliation envisagé par les nouveaux patrons du FLN. Dans la capitale de l'Ouest, trois tendances se disputent les espaces laissés vacants par les pro-Benflis effacés depuis la défaite de leur candidat. Mais le danger de cette guerre à fleurets mouchetés que se livrent les redresseurs a poussé la direction nationale à opter pour la prudence en favorisant un autre courant, émanation de la base nous dit-on, exclu de l'élection des congressistes pour le 8e congrès, organisée par Ali Benflis. Cette voie pourrait constituer, dans les prochains jours, l'axe autour duquel graviteraient les forces protagonistes qui se disputent le contrôle des structures locales du parti à Oran. « C'est la solution du moindre mal pour barrer la voie aux les courants «éradicateurs» qui se disputent la mouhafadha. Chaque clan voudrait soumettre l'autre en le chargeant de tous les maux, ce qui a conduit à une guerre préjudiciable à la cohésion des rangs du parti », dira un élu à la mouhafadha d'Oran. Ce dernier précisera que pour concrétiser cette démarche, la gestion de la mouhafadha a été confiée à un directoire présidé par Djelloul Brahma, président de l'APW, intronisé mouhafedh il y a plus d'une décennie. Cette solution a reçu l'aval de la direction nationale qui a préféré cautionner cette démarche pour tempérer les ardeurs des partisans du colonel Abid, de Dif ou encore Yazid Abdeslam qui étaient arrivés aux «coups de poing» pour régler leurs différends. Aujourd'hui, il semble clair que la voix de la raison a fini par l'emporter au FLN. Les menaces proférées par les uns et les autres avant, pendant et après la campagne électorale ne sont plus qu'un souvenir que les deux tendances veulent dépasser pour assurer la survie du parti à la veille de l'importante échéance électorale. Pour ce faire, des compromis ont été faits et d'après nos sources, une réunion extraordinaire des cadres du FLN est prévue dans les prochains jours. A l'issue de ses travaux, la date du 8e congrès, rassembleur, pourrait être annoncée.