Pour la direction du FLN, tout sera fin prêt avant la fin du mois de juillet. Brusquement, les dinosaures trop encombrants et les jeunes loups trop ambitieux du FLN s'effacent de la jungle politique. Pas le moindre signe d'une activité purement politique depuis plus d'un mois, un fait anormal pour un parti de l'envergure du FLN. Le congrès extraordinaire du vieux parti est-il passé à la trappe? Il y a des raisons de le croire, du moins à brève échéance. Mais le FLN, en plus d'être un parti unique, a cette qualité d'être calme et serein. Inutile d'être pressé et affolé par la vitesse qu'imprime l'ardeur de la jeunesse. Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle le vieux parti. Et donc, avec tout le brouillard qui fausse une meilleure vision politique, le FLN ne semble pas s'inquiéter. Des sources proches du parti ont affirmé, hier, à L'Expression que tout sera ficelé avant la fin du mois de juillet. «Les rapports, les dossiers et tout est prêt au niveau du parti, nous attendons le signal de la Présidence», confient ces sources. «Nous ne pouvons pas organiser un congrès extraordinaire sans que la révision de la Constitution ne soit déclarée par le président de la République» ajoutent les mêmes sources précisant que le parti n'a jamais fait de la révision de la Constitution une campagne. «C'est une action tout à fait normale et la campagne électorale interviendra après la révision de la Constitution» ajoutent-elles en insistant encore une fois que «tout sera ficelé vers la fin du mois de juillet». Non! disent d'autres sources, d'autres militants influents: «Le FLN couve une crise réelle et l'actuelle direction fuit la réunion du conseil national car elle a tout simplement peur de présenter son bilan.» Pour ces militants, il n'y a pas de rapport direct entre le congrès extraordinaire et la révision de la Constitution. La guerre entre militants est larvée depuis mai 2007, date de la tenue des dernières législatives. Le fossé s'est creusé lors des élections municipales où le FLN a marqué un net recul en termes de sièges au niveau local. Comme à chaque crise, ce sont les coulisses qui s'activent. Cette fois-ci on a annoncé le retour d'anciennes figures du parti et, des noms comme ceux de Mouloud Hamrouche, Boualem Benhamouda et Abdelhamid Mehri ont été évoqués avec insistance pour sauver le parti. En attendant, on est discipliné au FLN. Silence! le doigt sur la couture du pantalon et que je ne vois qu'une seule tête! Hier, dinosaures et jeunes loups se sont retrouvés au siège national du parti à Hydra. Un conclave important pour le parti majoritaire mais sans prononcer le moindre mot au sujet du congrès extraordinaire et de la révision de la Constitution. Les «conclavistes» on disserté sur l'éternel sujet du renouvellement des structures, de la situation du pays avant de se séparer avec les congratulations d'usage en attendant de se revoir, une autre fois et dans les mêmes conditions. L'horloge politique est bloquée dans les têtes et dans les actes. Cette réunion anodine de l'instance de coordination du FLN s'est déroulée sous la présidence de Belkhadem en présence de ministres, de députés et de sénateurs, mais sans les médias. Le rendez-vous a duré une vingtaine de minutes et n'a pas apporté de réponses aux interrogations des militants et des observateurs sur les échéances presque compromises. Mais ce retour à l'ombre et aux réunions loin des faisceaux des médias montre que quelque chose se trame dans les arcanes du vieux parti. C'est le calme avant la tempête, mais à mesure que l'échéance de la tenue du congrès extraordinaire approche, le climat change. La léthargie dans laquelle est plongé le FLN et le silence qui embaume ses activités, renvoient les bruyants cris de désaccords aussi bien entre les membres de ce parti que les arcanes du pouvoir. Après avoir mis une incroyable pression sur ses camarades de l'Alliance présidentielle, le RND et le MSP, le FLN de Belkhadem traîne le pas. Pourtant, il s'est fixé comme objectif d'être la locomotive, mais sur tous les terrains elle s'essouffle.