Le haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a condamné mardi le groupe islamiste Boko Haram pour les récentes tueries qui ont fait des dizaines de morts au Nigeria et a appelé le gouvernement à mieux protéger les civils de ces attaques. «Nous condamnons dans les termes les plus vifs les attaques de dimanche de huit villages des Etats de Borno et Adamawa qui ont conduit à la mort de plus de 150 personnes», a déclaré la porte-parole du Haut commissariat, Ravina Shamdasani. «Nous sommes choqués par la violence extrême et aveugle dont le Nigeria a été le témoin ces derniers temps», a-t-elle dit à la presse. Les violences se sont accompagnées de la destruction de centaines de maisons et ont provoqué la fuite de très nombreux villageois. Plus de 100 personnes ont été tuées samedi dans le seul village d'Izghe, dans l'Etat de Borno, par des hommes armés soupçonnés d'appartenir à Boko Haram, selon un élu de la région. L'Armée nigériane poursuit une vaste offensive contre Boko Haram depuis mai dernier dans les Etats de Borno, d'Adamawa et Yobe, tous trois placés en état d'urgence dans le nord-est du Nigeria. Mais les islamistes continuent leurs attaques et attentats, s'en prenant aux forces de sécurité, à la minorité chrétienne mais aussi aux milices d'autodéfense anti-Boko Haram formées par des habitants avec l'aide de l'armée. Le gouverneur de l'Etat de Borno, Kashim Shettima, a estimé lundi que l'Armée nigériane était dépassée dans sa lutte contre les islamistes et devrait recevoir des renforts en urgence.