«L'absence du consensus autour de l'homme fort du système» est souvent évoquée. Le deux dernières semaines avant la clôture de la période impartie au dépôt des candidatures s'annoncent riches en sorties politiques des plus inattendues. Leur impact dans un contexte d'incertitude reste encore non mesuré et leurs interprétations et débats sur les sujets invoqués demeurent timides et inconnus. Certains observateurs, affirment qu' «à défaut de consensus en haut lieu ou ce qui est interprété comme blocage politique au sommet, a donné lieu à un dialogue joué par de seconds couteaux». Le relais repris sur les puissants et les dominants ne dit pas son secret. Des cercles ou des sphères proches ont repris le relais. A deux semaines de la date butoire du délai pour la présentation de la demande de candidature, une polémique suscitée par des acteurs intermédiaires interposés se superpose sur la scène politique. La déclaration de l'ex-chef du gouvernement a mis l'accent sur «l'absence du consensus autour de l'homme fort du système à deux mois seulement de l'échéance présidentielle». Selon l'ex-secrétaire national du FFS, Karim Tabou, l'initiative de Hamrouche est venue dans un contexte particulier et fait suite à des sollicitations nombreuses, car contrairement à ce qui se dit par rapport à son silence qui a duré 15 ans, «l'ex-chef du gouvernement n'a pas cessé de recevoir chez lui et de faire l'objet de diverses sollicitations». Toutefois, par modestie ou par conformisme, «Hamrouche n'est pas allé jusqu'à dire ou à suggérer qu'il est en fait l'homme de la situation». L'intervention de Hamrouche qui peut se prévaloir d'un certain poids politique dans la société «est tout à fait légitime et une bonne chose», s'est contenté de commenter, Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid et candidat à l'élection présidentielle d'avril 2014. Selon le quotidien arabophone El Khabar, Hamrouche qui connaît bien les rouages de l'Etat, a affirmé que «si le système politique ne présentera pas son candidat, il se portera candidat à l'élection présidentielle d'avril 2014». La situation actuelle reflète l'impasse à laquelle est parvenu le système qui est en fait est au bout du rouleau car incapable de s'accorder sur un candidat de consensus», a-t-il estimé à travers son entretien accordé à ce journal. Sa candidature à l'élection présidentielle est tributaire «de la neutralité ou non de l'armée». Si, dit-il «l'armée n'adoube aucun candidat, je me présenterai». Autant dire que la participation de Hamrouche est improbable en sachant que «la succession au pouvoir en Algérie relève de l'ensemble des institutions y compris l' ANP». Dans sa lecture de la conjoncture politique, Abderezak Makri a souligné, récemment que «souvent, quand il y a absence de consensus entre les parties en conflit, on reporte les négociations pour actionner les cercles proches ou les appendices du pouvoir qui peuvent être des appareils politiques, des syndicats et même des entreprises et d'autres acteurs avant de répercuter les rivalités sur la place publique». Et d'ajouter qu'il est clair que «la concurrence pour la succession au pouvoir se déroule, depuis l'indépendance, en dehors du cercle des partis politiques. «Le conflit et les manoeuvres autour du pouvoir ont carrément effacé le débat de fond et caché des crises et les tares très graves du régime», avait-il conclu. Illustrant ce conflit, le président de la République qui cite le DRS, annonce dans son deuxième message après la sortie de Saâdani que «nul n'est en droit d'attenter aux fondements de l'édifice républicain ni aux acquis. Nul n'est en droit, quelles que soient ses responsabilités, de se placer au-dessus des dispositions de la Constitution et des lois de la République». Le chef du FC, pour sa part, a affirmé avant- hier que l'armée n'est pas contre le 4e mandat. Cependant, la dégradation de la crise politique et l'impact négatif sur la stabilité du pays obligeront, à coup sûr, l'institution militaire à intervenir. Enfin, plusieurs acteurs politiques se projettent, aussi bien sur les jours du scrutin et la proclamation des résultats, que sur l'après-17 avril. Tous s'accordent à dire que la réforme de la Constitution à même de permettre à l'Algérie d'avoir une référence et une Constitution pérenne s'impose.