La Ligue nationale et la Ligue régionale du Centre sont coupables de passivité dans ce dossier. A défaut de briller sur le terrain (et nous ne considèrerons pas la participation aux quarts de finale de la dernière CAN de l'EN comme une performance car il y a beaucoup à dire et à redire sur ce sujet), le football algérien est passé maître dans les jeux de coulisses où chacun se sert des textes de référence, les règlements généraux selon sa propre interprétation et son bon vouloir pour satisfaire ses propres intérêts. Le drame, c'est qu'on laisse faire au vu et au su de tout le monde, alors que la morale sportive invite les responsables de cette discipline à intervenir pour que le bateau ne coule pas. A la rigueur, on comprend que le président de la FAF fasse dans l'attentisme. Il sait que le football est infesté de gens qui n'oeuvrent que pour leurs intérêts, des gens élus par la grâce d'AG «bidon» agréées par des DJS qui ne veulent pas trop d'histoires et qui évitent, au maximum, de tremper leur nez dans ces histoires de clubs et de ligues de football. C'est là un vaste sujet sur lequel nous reviendrons car pour le moment ce qui nous intéresse, c'est cette affaire du match WA Rouiba -WR Bentalha comptant pour le championnat de la Régionale 1 du Centre qui occupe, depuis un certain temps, le devant de l'actualité sportive. Quelques semaines avant que ce match se dispute, eut lieu la rencontre WAR-WB Ain Benian, perdue par le second nommé qui fit des réserves sur le joueur rouibéen Badidi. Réponse de la Commission des règlements et qualifications (CRQ) de la Ligue régionale du Centre (LRFC): «Il n'y aucune trace de suspension du joueur en question. Il était, donc, qualifié à disputer le match. Le WBAB est débouté». Forts de cette décision, les Rouibéens continuèrent à aligner Badidi et 9 matches plus tard, ils affrontèrent et battirent le WR Bentalha. Ce dernier fit, alors des réserves sur Badidi et là, miracle, la CRQ de la LRFC lui donna gain de cause, c'est-à-dire qu'elle accepta ce qu'elle avait refusé au WBAB. Si ce n'est pas un parti pris, on se demande comment qualifier une telle pratique, d'autant que les règlements généraux précisent que si deux clubs font des réserves sur le même joueur, c'est le premier qui s'est déclaré et seulement lui (ici le WBAB) qui remportera la mise. Mais la seule réaction de la LRFC a été de limoger le président de la CRQ reconnaissant, en quelque sorte, que les choses étaient loin d'être claires dans cette histoire. Le WAR a, bien entendu, fait appel auprès de la commission de recours de la Ligue nationale de football (LNF). Sa lettre vers cet organisme date du 24 janvier 2004 et ce n'est que le 13 avril, c'est-à-dire près de 3 mois plus tard, que la LNF a décidé de faire rejouer le match WAR-WRB sans le joueur en question. On a laissé traîner 3 mois une affaire alors que les deux clubs sont concernés par la montée en division interrégions au même titre que la JS El Biar et le CR Dar El-Beïda. M.Raouraoua, qui invitait les ligues à faire preuve de célérité pour traiter les dossiers en fin de saison, appréciera la réaction «supersonique» de la LNF dans cette affaire. Mais le ridicule ne s'arrête pas là. Il se trouve, que dès que la LNF a pris la décision de faire rejouer le match, une lettre, datée du 14 avril, a été adressée à la LRFC. Nous sommes le 4 mai et à ce jour le match n'a toujours pas été reprogrammé. Pourquoi? Tout simplement parce que la LRFC soutient que dans son courrier arrivée, il n'y a aucune missive en ce sens émanant de la LNF. Cela se fait dans l'Algérie de 2004, c'est-à-dire à l'heure de l'internet, de la téléphonie mobile et des techniques les plus avancées en matière de communication entre deux structures dont les sièges ne sont distants que d'une vingtaine de kilomètres et dont les dirigeants se connaissent parfaitement et se voient régulièrement. Voilà comment, à 2 journées de la fin d'une compétition où plusieurs clubs sont concernés par la montée, on s'amuse à laisser traîner les choses. Après cela, allez dire, que dans le football algérien on fait tout dans l'équité et dans la légalité. Sans oublier que, qui sème le vent récolte la tempête, en d'autres termes, c'est un appel du pied à la violence que l'on fait en mettant à bout de nerfs les supporters de tous les clubs concernés. M.Raouraoua est devant un Everest en matière de remise en cause du système.