Plusieurs lectures ont été accordées à cette lettre d'autant qu'elle intervient dans un contexte sensible. La publication du message adressé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lu avant-hier en son nom par le ministre des Moudjahidine à l'occasion de la Journée nationale du Chahid, n'a pas laissé indifférents les partis politiques qui ont vivement réagi, mettant en lumière chacun sa propre analyse de la déclaration du Président. Une grande importance a été accordée à cette lettre d'autant qu'elle parvient dans un contexte sensible et à la veille de l'élection présidentielle d'avril 2014. Certains s'abstiennent de tout commentaire en invoquant, notamment l'ambiguïté et le manque de clarté qui caractérisent la scène politique. Abdelkader Bensalah, président du parti RND, a salué le contenu du message adressé par le président de la République. Dans un document diffusé lors de la réunion de son secrétariat national, le président du parti s'est abstenu de s'impliquer dans cette polémique. Il s'est contenté d'emprunter quelques écrits de la lettre du Président en invitant les Algériens à retenir les leçons et les dimensions de cette lettre. De son côté, la présidente du Parti de l'équité et de la proclamation (PEP), Mme Naïma Salhi, a estimé que le message du président de la République rassure et calme la scène politique. «Le message de M.Abdelaziz Bouteflika nous a rassurés». Selon elle, cette polémique a pris une dimension dangereuse d'autant qu'elle touche la stabilité des institutions. Elle assure que les partis, qu'ils soient de l'opposition ou de la coalition, n'acceptent pas l'atteinte à la stabilité des institutions. Le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali a réaffirmé de nouveau sa position en indiquant que le message du Président interprète un revirement déjà opéré. Soufiane Djilali est parti plus loin en reprochant au secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, d'évoquer la théorie de l'intervention étrangère. Pour sa part, le président du parti du Mouvement de la société pour la paix (MSP) Abderrazak Makri, a mis l'accent sur le message du président, en le condamnant pour avoir réagi très en retard d'autant plus que la situation actuelle ne permet pas un tel retard. «Le message du président de la République est venu très en retard», a indiqué M.Makri en expliquant que ce dernier «avait pris tout son temps afin de régler les différends qui existaient entre les institutions de l'Etat». Il poursuit ses propos par «avec des moyens non démocratiques et transparents». Il ajoute entre autres, que le président devait réagir vite, avant de nuire plus au pays et laisser place au débat politique. Il a invité en outre les partenaires politiques à faire preuve de plus de sagesse, de retenue et de sérénité vis-à-vis des institutions républicaines et de privilégier l'intérêt national de l'Algérie. D'un autre côté, le PT s'est montré satisfait de la déclaration du président de la République. Par ailleurs, pour le parti Ennahda, le président ne devrait pas attendre une occasion pour mettre fin à une polémique. «Le président de la République n'a pas à attendre une date historique ou tragique comme celle du crash de l'avion militaire pour régler ses comptes avec ses adversaires», regrette Mohamed Hadibi, porte-parole d'Ennahda. Pour conclure, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, a considéré qu'il n'est pas concerné directement par le message du Président Bouteflika. «La lettre du Président précède, en fait, l'annonce de sa candidature à la présidentielle», avait-il affirmé auparavant dans une déclaration à un journal francophone.