Alors que les partis dits de la coalition applaudissent, l'opposition critique. La déclaration du président de la République sur la polémique Saâdani- DRS est différemment appréciée par la classe politique. Alors que les partis dit de la coalition applaudissent, l'opposition critique. Au FLN, cette déclaration tombe au bon moment pour l'aile de Belayat. L'ancien coordinateur du bureau politique du FLN a affirmé qu'il faut prendre les déclarations de M.Bouteflika au pied de la lettre. «C'est une dénonciation, une condamnation et un rejet de tout propos qui pourrait porter atteinte aux institutions de la République», a-t-il soutenu en rappelant toutefois que Bouteflika est responsable constitutionnellement de la politique de défense nationale. Il en est le chef suprême. M.Belayat revient sur l'illégalité des propos de M.Saâdani mais considère surtout que cela constitue «un rappel à l'ordre». Une lecture totalement opposée à celle de la direction du parti. «Le président de la République a fait un rappel à l'ordre à toute la classe politique», a estimé son porte-parole, Saïd Bouhadja, qui qualifie cette réaction de «forte». Notre interlocuteur juge que la déclaration du président vient mettre les choses au clair en invitant la classe politique à ne pas utiliser l'armée comme moyen pour atteindre son objectif dans le cadre de cette élection. Le parti TAJ se réjouit de cette déclaration. «Nous félicitons le président de la République qui est intervenu pour mettre un terme à cette polémique qui cible l'institution militaire», a déclaré le porte-parole du parti TAJ, Nabil Yahyaoui. Joint par téléphone, le représentant de TAJ précise qu'a travers sa déclaration, le président interpelle la classe politique pour éviter d'entrer dans des conflits, à la veille de la présidentielle. «Nous avons appelé au respect des institutions de l'Etat et invité les partis à éviter des dérapages et à contribuer à rendre le climat serein à la veille de l'élection présidentielle», a-t-il précisé. De son côté, le Rassemblement national démocratique (RND) a réaffirmé, mardi dernier, l'impératif de «se conformer à l'éthique politique et de se tenir à l'écart des dérapages et des vils dépassements enregistrés ces derniers jours». Au terme des travaux d'une réunion du secrétariat national du RND consacrée à l'examen de la mise en place des structures chargées de mener la campagne électorale, le secrétaire général, Abdelkader Bensalah, a souligné la nécessité de «se conformer à l'éthique politique et de se tenir à l'écart des dérapages et des vils dépassements enregistrés ces derniers jours, lesquels portent atteinte à l'exercice politique et aux moeurs et us de la société algérienne», précise le communiqué. Pour sa part, l'opposition reproche au président d'avoir mis du temps pour s'exprimer sur cette crise. «Pourquoi attendre jusqu'à maintenant pour s'exprimer?», s'interroge l'ancien ministre de la Communication, Abdelaziz Rehabi. Contacté par nos soins, ce responsable estime que s'il n'y avait pas le drame, le président ne se serait pas exprimé. Pour lui, l'intervention du président vise à réorienter le débat sur la présidentielle et non pas sur les polémiques. Le patron du Front national algérien, FNA, Moussa Touati, revient également sur ce point. «Il fallait réagir avant, vu que c'est l'institution militaire qui est touchée dans sa dignité», soutient Touati. Pour lui, le peuple algérien est tenu à l'écart. «Ils sont en train de régler ce problème entre eux et le peuple ne s'intéresse pas», précise Touati. Le candidat à l'élection présidentielle et président de Jil El Jadid, Soufiane Djilali, pense que le président Bouteflika a condamné les propos de Amar Saâdani «mais également ceux qui soutiennent le 4e mandat contre vents et marées». Quant au PT, il a refusé de faire des déclarations. Sa secrétaire générale animera aujourd'hui une conférence de presse.