«C'est un engagement gouvernemental, c'est une promesse de l'Etat et nous tenons nos promesses.» C'est ce qu'à déclaré hier, M.Nadir Hamimid ministre de l'Habitat lors de l'inauguration, en compagnie de son homologue Ghoul, ministre des Travaux publics, de la 7e édition du Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics, qui se poursuivra jusqu'au 7 mai, au Palais des expositions des Pins-Maritimes à Alger. Un salon où plus de 200 exposants érigent leurs stands, dont une cinquantaine de sociétés étrangères sur une superficie d'environ 9000 m². Ainsi, et lors d'un point de presse improvisé, M.Hamimid a imputé «les quelques retards» enregistrés dans la réalisation des logements Aadl à l'épidémie de Sras qui a frappé la Chine en 2003, ce qui s'est négativement répercuté sur les chantiers chinois Aadl en Algérie notamment en «privant ces derniers d'une main-d'oeuvre chinoise qualifiée capable de faire sensiblement avancer les travaux». Par ailleurs, le ministre, se référant à de précédentes déclarations de l'actuel P-DG de l'Aadl a évoqué la carence en produits de construction à même d'approvisionner les chantiers durant cette même année. Mais, et tout en rappelant l'objectif prioritaire du président Bouteflika pour les cinq prochaines années, à savoir la construction de pas moins de 1 million de logements, à raison de 200.000 unités/an, M.Hamimid a clairement signifié que «rien ni personne n'entravera le fonctionnement du vaste chantier déjà engagé à l'échelle du pays. Pas même le problème du foncier, encore moins celui de la récession qui touche les matériaux de construction.» De fait, M.Hamimid annonce, en termes clairs, que pour le cap du prochain quinquennat, le but est de réduire de façon remarquable sinon définitivement supprimer la crise de logement en Algérie. A cette fin, le patron du secteur de l'habitat affirme d'ores et déjà que des instructions ont été données aux directeurs de l'urbanisme, aux Dlep et aux Opgi pour recenser, à partir de différentes infrastructures, du PDO et POS (plans d'occupation des sols) ce qu'il y a de disponible comme assiette foncière à même de servir à des projections à long terme. Mieux, le ministre de l'Habitat ira même jusqu'à faire fi de l'épineux problème du foncier qui mine même les intentions de la Cnep en vue de bâtir pour l'Aadl. Il dira en termes clairs : «Le problème du foncier n'est pas aussi insurmontable qu'on le laisse croire. Le foncier ne concerne pas toutes les wilayas mais uniquement le littoral», dira-t-il en substance non sans dévoiler l'option de l'Etat, bien tangible, selon lui, et qui est d'investir les Hauts-Plateaux, désormais intégrés dans «l'aménagement du territoire» ce qu'il qualifiera «d'option Hauts-Plateaux». Quant à «l'aléa» matériaux de construction, Hamimid rassure et parle «d'appoint de l'extérieur» tout en encourageant la production nationale contrainte à l'avenir de multiplier ses capacités. Dans ce chapitre rien en effet ne serait laissé au hasard et toutes les forces sont a priori mises à contribution. Hamimid cite le partenariat dans ce domaine névralgique dont Orascom qui produit présentement 1,8 million de tonnes de ciment mais dont on escompte une production de 3,6 millions de tonnes à l'horizon 2005 suite à son extension. Idem pour Sider Annaba dont la production actuelle en matériaux estimée à 200.000 t/an passera sous peu à 400.000 t, voire 500.000 t. Tout cela pour dire qu'aucun obstacle ne rebutera les acteurs de la construction, publics ou privés et déjà engagés dans l'acte de bâtir ; pas même les prix prohibitifs à l'importation. «Tout le monde obéit aux règles de concurrence universelle», dira le ministre qui précisera à l'adresse des entrepreneurs, qu'il encourage, par ailleurs, leurs efforts. «L'esprit de concurrence est de mise dans tout appel d'offres» tout en ajoutant qu'à chaque fois la préférence des pouvoirs publics ira aux promoteurs nationaux pour peu qu'ils offrent un avantage de 15% par rapport à toute société concurrente étrangère. En somme, dans ce 7e Salon international du bâtiment qui se veut spécialisé dans la pierre algérienne, il est évident que construire des logements émane d'une volonté politique certaine. Et c'est beaucoup d'argent. Et ceux qui sont dans ce salon comptent bien en mériter une bonne part. A voir le dynamisme de certains exposants, on peut déjà dire qu'ils sont prêts à mordre à pleines dents dans le programme. Mordre dans la pierre, mordre dans l'acier, ça vous donne un avenir en béton, est-on prêt à dire.