ce phénomène prend des proportions alarmantes. «La lutte contre la drogue dans le milieu scolaire» est le thème du séminaire organisé, au lycée Hassiba Ben-Bouali de Kouba, par l'Office national de la lutte contre la drogue en collaboration avec l'Académie d'Alger. S'étalant sur deux jours, hier et aujourd'hui, ce séminaire est une occasion propice pour les spécialistes en la matière pour appréhender ce phénomène qui prend des proportions alarmantes, notamment, avec les conditions de vie des Algériens qui ne font qu'empirer. Selon les statistiques enregistrées par la direction générale de la Sûreté nationale, pour l'année 2003 seulement, 8 tonnes de diverses drogues traitées et quelque 600.000 autres comprimés ont été saisis. Il est évident que ce chiffre n'est que minime par rapport aux quantités de stupéfiants qui entrent annuellement en Algérie. «L'Algérie est une zone de transit. Des quantités considérables de drogue provenant du Maroc, passent par nos ports et nos frontières», dira M.Aïssa Kasmi, directeur de la coopération internationale auprès de l'Office national de la lutte contre la drogue. Pour lui, le phénomène de la drogue n'est pas vraiment ressenti dans le milieu scolaire d'une façon aiguë, mais la sensibilisation de la société et, par voie de conséquence, sa mobilisation devient une nécessité absolue. M.Kasmi a avoué, par ailleurs, que l'Office national de la lutte contre la drogue ne détenait pas de statistiques, quant au taux d'élèves atteints par ce phénomène. Mme Aouaouèche Boumia, inspectrice en orientation scolaire et professionnelle, a, quant à elle, mis l'accent sur la nécessité de sensibiliser les parents. «Il est aussi, important dira-t-elle d'apprendre à l'enfant d'avoir confiance en lui-même, cela va faire naître en lui une sorte de sécurité qui va assurer son enveloppe psychique». C'est justement à travers cette brèche, le manque de confiance en soi, que les trafiquants de drogue arrivent à influencer l'élève et le mener dans le bourbier de la toxicomanie. «Pour mettre fin à ce phénomène qui menace nos établissements scolaires, il est temps de mettre en oeuvre une certaine garantie didactique. C'est-à-dire procéder à l'insertion sociale de l'élève à travers des activités sportives, culturelles et lui faire comprendre, par ce fait, qu'il est un élément actif dans la société» a insisté Mme Boumia. Toutefois, les prédispositions personnelles de l'élève ne peuvent pas, à elles seules, être efficaces si le tissu familial se montre déchiré. C'est de l'avis de Mme Dalila Zenad enseignante à l'Institut de psychologie de l'université d'Alger : «Il faut commencer par sensibiliser les parents et leur montrer comment se comporter avec leurs enfants lorsque ces derniers font face à ce problème. Mais il est plus important de le faire avant que l'enfant devienne dépendant physiquement et psychiquement, c'est à ce moment-là qu'on parle de toxicomanie» a tenu à expliquer Mme Zenad. Notons enfin, que le séminaire va se poursuivre aujourd'hui, les intervenants vont axer leur réflexion sur l'impact de la drogue sur le comportement et la personnalité des enfants toxicomanes.