François Delattre a qualifié le Maroc de «maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux, mais qu'on doit défendre». Assisterons-nous à la profanation de l'emblème tricolore de l'ambassade de France à Casablanca? Le Marocain membre des «Jeunesses royalistes» qui s'est gratuitement et lâchement attaqué au drapeau national le jour où l'Algérie fêtait le 59e anniversaire de sa Révolution osera-t-il laver l'honneur bafoué de son roi? L'ambassadeur de France aux Etats-Unis François Delattre, a qualifié le Maroc de «maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux, mais qu'on doit défendre». Des mots que ne supporterait aucun homme digne de ce nom. Des propos qui résonnent comme une bombe. Ils ont égratigné bien des oreilles à Rabat en commençant par le Palais royal. Le pouvoir marocain s'est senti «blessé, humilié». Des «mots blessants» et des «expressions humiliantes», a déclaré le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Khalfi qui a estimé qu'ils sont d'autant plus «scandaleux et inadmissibles» que le Maroc «ne cesse d'oeuvrer pour le renforcement des relations bilatérales (franco-marocaines, Ndlr)». L'honneur du Royaume a été bafoué. Le Quai d'Orsay tente de désamorcer la crise et dément qu'un tel discours ait été tenu par son diplomate. Cela ne suffit pas à calmer notre voisin de l'Ouest. Paris et Rabat lavent leur linge sale en public. Le gouvernement marocain demande réparation. Rabat «demeure persuadé que la France saura réparer le mal qui a été causé par ces propos», qu'ils «aient été fallacieusement attribués» au diplomate «ou effectivement prononcés», reste persuadé le porte-parole du gouvernement marocain. Qui a donc vendu la mèche? «L'ambassadeur de France aux Etats-Unis, François Delattre, qu'on a rencontré en 2011, nous a dit que le Maroc est une maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux mais qu'on doit défendre. Autrement dit, on détourne les yeux. Le Maroc est dans une situation de constante violation des droits de l'homme. Or, la France est un pays, pionnier en matière de libertés. On est devant quelque chose qui est ni logique ni acceptable», a déclaré l'acteur espagnol Javier Bardem, lors d'une conférence de presse organisée par l'association Espagnolas à Paris, le 18 février à l'occasion de la projection à la presse de son film documentaire, Les Enfants des nuages, la dernière colonie, réalisé par Alvaro Longoria, rapporte le quotidien français Le Monde. Le film de l'acteur espagnol oscarisé a pour objectif d'interpeller l'opinion publique française et internationale sur la condition du peuple du Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975. Les propos de l'ambassadeur de France aux USA rendus publics par Javier Bardem, qui ne pourraient souffrir d'aucune contestation, interviennent dans la foulée d'une glaciation diplomatique entre Rabat et Paris suite à des plaintes déposées contre le chef du contre-espionnage marocain. L'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat) a saisi l'opportunité de la présence en France du patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, pour demander aux Autorités d'entendre ce responsable, qu'elle accuse de «complicité de torture», écrit la presse française. Sept policiers se sont rendus à la résidence de l'ambassadeur du Maroc à Paris pour notifier à ce haut responsable une convocation émanant d'un juge d'instruction sans passer par les canaux diplomatiques. Le Maroc qui a «catégoriquement» rejeté ces accusations, a convoqué l'ambassadeur de France à Rabat, regrettant un «incident rare et inédit». Paris a, de son côté, déploré un «incident regrettable». L'étau semble malgré les atermoiements du pouvoir marocain vouloir se resserrer sur Abdellatif Hammouchi, impliqué dans les sévices subis par des détenus sahraouis. «Une nouvelle plainte pour «torture», a été annoncée en France contre le patron du contre-espionnage marocain par l'avocat d'un ancien champion de boxe light-contact, Zakaria Moumni, condamné et détenu pendant dix-sept mois au Maroc entre 2010 et 2012», rapporte sur son site le journal Le Parisien. Zakaria Moumni affirme avoir «aperçu Abdellatif Hammouchi lors d'une des séances» de sévices qu'il dit avoir subies au centre de détention de Temara (région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër Ndlr), dépendant de la direction générale de la surveillance du territoire (Dgst), a ajouté le quotidien français.