L'oeuvre de Rym Laâredj A la mémoire de ces deux martyrs de la culture et de la modernité, un riche après-midi culturel a été concocté pour le 5 mars à partir de 14h à l'Esba. Il y a 20 ans, un certain 5 mars 1994, étaient lâchement assassinés au sein de l'Ecole des beaux-arts d'Alger, son directeur Ahmed Asselah ainsi que son fils Rabah Salim Asselah étudiant dans ce même établissement. Un geste lâche pour faire ployer l'échine de l'art, la culture et la modernité en Algérie. Comment peut-on oublier un acte aussi crapuleux? Quelques rêves anéantis, mais pas la ténacité. Année après année, la corporation estudiantine, mais pas que, n'a pas oublié et les amis et les artistes n'ont pas cessé depuis à oeuvrer pour la sauvegarde de cette flamme en multipliant les actions commémoratives. Mais une action seule ne suffit pas, c'est pourquoi les amis de Ahmed, Rabah et Anissa Asselah, dont les anciens de la Fondation Asselah ainsi que les membres de l'Association Anissa Culture Action ont décidé de rendre hommage à ces disparus en marquant le coup par un grand événement qui se tiendra le 5 mars prochain au sein de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger à partir de 14h. En effet, la salle de conférences de l'Esba accueillera durant près de trois heures, une série d'activités artistiques et culturelles. L'ouverture aura lieu avec la présentation de la fresque géante qui a été et est toujours en cours de réalisation. Il s'agit du «mur d'expression» qui sera composé de messages, dessins, photos, ou juste des témoignages des amis... D'ailleurs, il est encore temps d'envoyer, juste sur un support en papier au format 20/20 cm. «Ceci pour nous permettre de créer une fresque à la mémoire de nos amis, le père et le fils, avec un clin d'oeil à Anissa Asselah. Pour vos envois il faut écrire à [email protected] ou sur la page Facebook 20 Ans Asselah peut-on lire à ce titre sur cette dernière. Contacté par téléphone, l'artiste-peintre qui n'est plus à présenter, Karim Sergoua, un des farouches initiateurs de longue date de ce projet et des précédents hommages s'est félicité de l'engouement des artistes participants à cette fresque auxquels se sont joints de nombreux artistes d'ici et d'ailleurs, notammentd de la diaspora en envoyant une ou une série de peintures. «On a réussi aussi à fédérer la participation de plusieurs écoles des beaux-arts, qu'elles soient algériennes, européennes ou méditerranéennes. Beaucoup prendront part à ce grand évènement dont les têtes d'affiche Yamo, Denis Martinez, Mesli, le Box 4 etc... Il n' y a pas un seul artiste sollicité qui n'a pas répondu présent. Nous avons reçu plus de 700 pièces de tout le territoire national, de l'étranger et «mazal». On a déjà imprimé 27 m2 et il reste encore de la place pour les autres», nous a indiqué enthousiaste, Karim Sergoua. Et de rajouter: «Il va y avoir aussi une affluence massive, c'est garantie. Beaucoup d'invités seront là..» En effet, si l'entrée sera gratuite et publique, il faut savoir qu'un riche programme culturel a été concocté pour cette journée pas du tout ordinaire. Cet hommage sera marqué par un concert assuré par la voix suave de Kawtar Meziti. La poésie des mots, du verbe et de la mélodie aura aussi droit de cité avec les fidèles comme Samira Negrouche qui présentera Cinq tombeaux et une fenêtre. Reda Doumaz sera aussi de la partie avec une «guesra chaâbi» suivie de Abderahmane Djalfaoui qui interviendra poétiquement avant de céder la place à la nouvelle génération de musiciens avec un instant percussif signé Hakim Washabou. Enfin, le clou de cet après-midi qui se voudra au-delà du recueillement festif et positif, des jeunes artistes, des anciens et nouveaux étudiants de l'Ecole des beaux-arts viendront jouer des morceaux de leur composition. On relèvera les noms de Mehdi Kerri et Nabil Kara qui se retrouveront face à Khaled Ambès et Hkikou Grooz. Se souvenir dans la liesse c'est bien certes, mais dans l'ultime conviction que l'art n'est pas mort et qu'il ne périra jamais. Car tant qu'il y a l'art, il y a la vie, il y a l'espoir que tout reviendra beau à nouveau... Et pour paraphraser Amel Kateb on dira: «Vous pourrez nous tuer. On ne mourra pas.» Alors, nous, on y sera assurément ce 5 mars. Vous nous y rejoignez?