Pour la commémoration de l'assassinat d'Ahmed Asselah, directeur de l'Ecole supérieure des Beaux-arts d'Alger (l'Esba), et de son fils Rabah Salim Asselah, l'Esba ainsi que les «Amis de Ahmed, Anissa et Rabah», lancent un appel à participation pour rendre hommage à la famille Asselah, diffusé notamment sur les réseaux sociaux dans lesquels une page y est consacrée intitulée «Vingt ans Asselah». A ce propos il y est souligné, sur la page, que pour marquer la journée du 5 mars, qui coïncide avec le 20e anniversaire de l'assassinat, au sein de l'Ecole des Beaux-arts d'Alger, de Ahmed Asselah directeur de l'Ecole, ainsi que de son fils Rabah Salim Asselah, étudiant dans ce même établissement, les amis des arts et de la culture, ainsi que tout citoyen, sont invités à participer à la réalisation du «Mur d'expression» qui sera installé le 5 mars prochain à 14h à l'Esba. Ce «Mur d'expression» sera composé des messages, dessins, photos ou témoignages sur support en papier au format 20/20 cm. Ces envois serviront à la création «d'une fresque à la mémoire de nos amis le père et le fils, avec un clin d'œil à Anissa Asselah». Les envois doivent être adressés par voie postale au Service animation, Ecole supérieure des Beaux-arts d'Alger, Parc Zyriab, Télémly, Alger ou par émail à «[email protected]». Par devoir de mémoire, et afin que nul n'oublie, Ahmed Asselah a été tué par deux terroristes qui lui avaient tiré dessus alors qu'il sortait de sa voiture pour se rendre à son bureau. Son fils, Rabah, âgé de 22 ans, qui accourra à la rescousse de son père subira le même sort et sera atteint à l'abdomen. Il succombera à ses blessures dans la soirée. Le jour de son assassinat la presse écrira : «Le directeur de l'Ecole des Beaux-arts était connu pour ses prises de position en faveur de la démocratie et pour sa résistance à l'intégrisme, notamment dans le cadre de l'établissement qu'il dirigeait. Il était depuis longtemps la cible des fanatiques intégristes.» Ahmed Asselah est né le 6 août 1940 à Ighil-Imoula, daïra des Ouadhias, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il passa toute son enfance et son adolescence au quartier du Hamma à Alger jusqu'à sa mort. Jeune lycéen, il arrêta ses études en même temps que ses deux frères Rabah et Slimane pour rejoindre le maquis à la suite de la grève des étudiants de 1956. Il servira d'agent de liaison dans la lutte pour la Libération nationale. Plus tard, Ahmed fit des études, pendant deux ans, dans un centre de formation administrative où il acquit le niveau du baccalauréat. Après avoir exercé diverses fonctions dans l'administration dès 1962, Ahmed Asselah s'est mis au service du ministère de l'Information et de la Culture (MIC) à partir de 1968, prenant notamment une part très active à la préparation et au déroulement du Festival panafricain de 1969 en tant que président de la commission accueil, protocole et hébergement. Journaliste à la radiodiffusion et à la télévision, Ahmed fut détaché pendant un certain temps comme chargé de mission auprès du ministère de la Formation professionnelle. Il réintégra ensuite le MIC pour assurer les fonctions de secrétaire général puis de directeur de l'Institut national de musique. Il fut aussi administrateur de la troupe théâtrale de Kateb Yacine durant une période de cinq ans, animant la troupe «Théâtre de la mer». Remarqué pour son savoir-faire, il a été promu au rang de directeur de l'Ecole supérieure des Beaux-arts. S. B.