Hommage «Le crépuscule n?altère guère la mémoire des cimes», a écrit un poète. Il y a dix ans, le père et le fils nous quittaient ; il y a quatre ans, le même mois, elle, une femme courageuse et déterminée, nous quittait. Le 5 mars 1994, les Asselah ? Ahmed, directeur de l?Ecole supérieure des beaux-arts d?Alger, et Rabah-Selim, son fils, étudiant, un plasticien en gestation ? ont succombé aux balles assassines de leurs bourreaux, des terroristes, à l?Ecole des beaux-arts. Plus tard, six ans après leur assassinat, Anissa Asselah, l?épouse, la mère, présidente de la Fondation Asselah, une organisation ?uvrant non seulement pour promouvoir la création plastique, mais aussi pour perpétuer le nom Asselah, les a rejoints, à la suite d?un tragique accident, le 13 mars 2000. C?est en mars que les Asselah, tous intellectuels, aimant l?art et la culture, ont disparu. Et pour commémorer cet événement tragique, rendre hommage à leur nom, pour se rappeler les disparus, les amis d?Asselah, notamment le collectif Essabaghine, organisent, conjointement avec l?Ecole supérieure des beaux-arts d?Alger et l?association Anissa Culture Action Mémoire, durant tout ce mois, un mois placé sous le générique de «L?instant mémoire», une série de manifestations artistiques, tant musicales que picturales, avec la participation de partenaires français. Les journées commémoratives débutent aujourd?hui et se poursuivront jusqu?au 30 mars. Des rendez-vous qui auront lieu à la salle Frantz-Fanon, au Palais des raïs (Bastion 23) et à l?Ecole supérieure des beaux-arts d?Alger. Parmi ces activités figurent des performances, des expositions, des workshops, des récitals poétiques, musicaux ? notamment chaâbi et andalou ?, des rencontres et des conférences, et bien d?autres activités auxquelles Denis Martinez, Ziani Cherif Ayad, Franck Pourcel et Michel Richard prendront part. Des ateliers d?action painting (ateliers de dessin et peinture) avec les enfants de Raïs et de Boumerdès se tiendront également durant tout ce mois de mars. «L?instant mémoire» est «un événement multiculturel à dimension humaine», écrit Djaoudat Guessouma, membre du collectif Essabaghine. «L?instant mémoire» vient entretenir une mémoire, la préserver contre l?oubli, la perpétuer, l?inscrire dans la durée ; il vient redonner le sourire, l?espoir, la volonté de continuer, et cela grâce à la couleur, à la parole, à l?image? En somme, pour se souvenir de ceux ? les Asselah ? qui ont donné leur chance aux jeunes talents et confirmé les jeunes créateurs.