Ils seront nombreux à abandonner la course à mi-chemin, faute de n'avoir pu récolter les 60.000 signatures exigées Alors que des voix s'élèvent pour dénoncer le 4e mandat, des partis politiques, des associations multiplient les motions de soutien au chef de l'Etat. Que de rebondissements inattendus, que de surprises guettent le scrutin du 17 avril prochain! Jamais une élection présidentielle n'a été aussi marquée par le «sceau» du suspense. L'affrontement à couteaux tirés entre présidence et DRS s'est terminé et les deux «ennemis» se sont réconciliés, Mouloud Hamrouche est sorti de sa diète, il a parlé avant de remettre la couverture pour replonger dans son hibernation politique, le président Bouteflika a annoncé sa candidature, est-ce pourtant fini? Loin s'en faut. A 72 heures de la fin du délai du dépôt des dossiers de candidatures, l'inquiétude et les questionnements n'ont pas pris une ride. Ils demeurent intacts et les Algériens assistent parfois amusés et souvent médusés aux séquences de cette joute inédite. La première curiosité pour les électeurs: qui seront les heureux élus à la candidature parmi les 138 prétendants qui seront retenus par le Conseil constitutionnel une fois le travail de tamisage terminé? Il est fort à parier qu'ils ne dépasseront pas les six en tout, au plus, huit candidats. Les observateurs retiennent d'ores et déjà des noms comme celui de Ali Benflis, Louisa Hanoune, Moussa Touati, Ali Fawzi Rebaïne, Ahmed Benbitour et bien évidemment Abdelaziz Bouteflika et probablement Nekkaz. Même ces curiosités satisfaites, ce dernier round de la présidentielle sera chargé de surprises dont celles des candidats qui vont se retirer. Ils seront nombreux à abandonner la course à mi-chemin, faute de n'avoir pas pu récolter les 60.000 signatures exigées par le Conseil constitutionnel. Il faut s'attendre à une cascade de renoncements durant les prochaines 24 heures. Depuis que Djilali Soufiane a annoncé son retrait de la joute électorale, le rythme va crescendo. Mouloud Hamrouche qui a laissé plané un instant le doute sur sa candidature, s'est retiré officiellement jeudi dernier suivi par Kamel Benkoussa qui l'a également fait savoir hier. De nombreux observateurs susurrent que la grande surprise risque de venir de Ali Benflis. Cela même si ce dernier a affirmé qu'il n'est pas question de marquer le pas et a confirmé qu'il est toujours dans la course à la prochaine présidentielle. Cependant, les mêmes observateurs estiment que la déclaration rendue publique par sa direction de campagne dans laquelle «l'immatérialité de la Télévision nationale envers le candidat Ali Benflis» a été dénoncée, n'est qu'une première salve vers un éventuel retrait. Une pareille décision entachera sérieusement la crédibilité de ce scrutin dont l'Algérie attend beaucoup. A quelques différences près, on se retrouvera dans le même scénario que celui de 1999 lorsque six candidats se sont retirés laissant seul Abdelaziz Bouteflika. La tendance anti- 4e mandat se fait entendre de plus en plus. Les promoteurs de cette tendance sont-ils si nombreux? Les rassemblements qui doivent être organisés aujourd'hui à Alger et à Constantine peuvent constituer un réel baromètre de mobilisation. En tout cas, de nombreuses voix se sont élevées pour demander au président Bouteflika de se retirer de la course. Des généraux à la retraite, des hommes historiques et des membres de la société civile. Sauf qu'au plan constitutionnel, seule sa conscience et un collège de médecins peuvent empêcher Abdelaziz Bouteflika de se présenter à un 4e mandat. Sur un autre plan, il sont également nombreux les partis politiques, les associations et des membres de la société civile à multiplier les motions de soutien au chef de l'Etat, l'invitant à briguer un 4e mandat. Justement, l'autre surprise attendue dans ce round est la donne Bouteflika. Il est attendu à ce qu'il s'adresse aux Algériens dans un discours télévisé annonçant lui-même sa candidature même si la loi électorale ne l'oblige pas à le faire. Peut-il parler, peut-il marcher, est-il capable de faire sa campagne électorale? Ce sont autant de curiosités auxquelles les Algériens n'ont pas trouvé de réponses. C'est une autre surprise qui attend les Algériens.