Au moment où l'on parle avec insistance du retour de l'ancien secrétaire général du FLN, Ali Benflis, l'ancien chef de gouvernement et ex-candidat à l'élection présidentielle de 1999, Mouloud Hamrouche est de retour. Selon certaines sources, l'ancien chef de gouvernement aurait rencontré il y a deux jours des anciens membres du bureau politique du FLN, l'ex-président de l'APN, Abdelaziz Ziari et l'ancien ministre Rachid Harraoubia. Ces derniers font partie des trois cadres du FLN, avec Amar Tou, qui ont été exclus du bureau politique lors de la dernière réunion du comité central à l'hotel El Aurassi. Ces derniers auraient sollicité Hamrouche pour le convaincre de se porter candidat à l'élection présidentielle de 2014. L'homme qui a cru être capable du changement de l'intérieur du système était resté toujours réservé sur son avenir politique surtout depuis son retrait de l'élection présidentielle de 2004. Récemment, un de ses proches avait révélé qu'il avait une forte envie d'y aller et qu'il ne ferme pas totalement la porte. Mais ça ne dépend pas seulement de lui. Prendra t-il part à la course à la magistrature suprême? Pour le moment et selon certains sources au sein du FLN, tout est possible. Considéré comme le père des réformes durant la période d'ouverture politique (1989-1991), Hamrouche, qui connaît assez bien le système et son fonctionnement, avait refusé en 1995, d'être candidat à la présidentielle, sachant que les jeux étaient truqués. Il se présente néanmoins à celles de 1999, après avoir obtenu des garanties d'un scrutin libre et honnête. Il mène alors une grande campagne, mais à l'approche du scrutin, il se retire avec sept autres candidats. Après cet épisode, Hamrouche avait réfléchi à la création d'un parti dans la dynamique de la campagne électorale. Mais il abandonne très vite l'idée, suite au verrouillage du jeu politique par l'ancien ministre de l'Intérieur Noureddine Zerhouni. En 2004, Mouloud Hamrouche qui se présente comme «un fils du système», renonce à se présenter comme candidat, considérant cette fois encore que les garanties ne sont pas rassemblées pour un bon scrutin. Même attitude adoptée en 2009, Hamrouche fuit la scène politique et refuse d'accorder de l'importance à cette échéance. Devenu une figure de la réforme et un proche de «l'autre système», il est invité par plusieurs partis de l'opposition pour faire du marketing politique. C'est le cas notamment du FFS, avec qui il partage de nombreuses idées, mais n'acceptera pas finalement les propositions d'entrée sous la bannière du FFS et reste fidèle au FLN auquel il assiste avec tristesse au déchirement depuis 2004. L'élection présidentielle de 2014 sera-t-elle la bonne pour Hamrouche? En tout cas, certains membres du comité central du FLN, notamment les rejetés du dernier comité central organisé par Saâdani et ceux qui refusent de s'allier à Benflis, ils soutiennent la candidature de Hamrouche. L'ancien chef de gouvernement aurait confié sa décision de prendre part à l'élection présidentielle du mois d'avril 2014 et cela après de nombreuses hésitations. L'ancien cadre du FLN doit peser les pour et les contre de sa décision. Issu de la région de Constantine, Mouloud Hamrouche a toujours gardé un pied dans les rouages du système, il compte sur les généraux de sa région, c'est-à-dire de l'Est, pour l'appuyer lors de sa prochaine bataille électorale. Sur le plan politique et devant la grande hésitation des candidats, la candidature de Hamrouche passerait pour de nombreux observateurs, mieux que celle de Benflis dans le camp des partisans de la candidature de Bouteflika si ce dernier venait à ne pas se présenter. Il est le seul capable de garantir la continuité d'un système tout en préservant les acquis de la démocratie et de la République.