Parmi les manifestants, on compte beaucoup de militants des droits de l'homme, des militants politiques, des chômeurs, etc. Un important dispositif sécuritaire de nature à dissuader les plus hardis a été mis en place. Des dizaines de personnes se sont rassemblées hier, au niveau de la Fac centrale à Alger, pour dénoncer le 4eme mandat du Président Bouteflika. Tôt dans la matinée, des centaines de policiers ont bouclé les accès des lieux où était prévu le rassemblement. Alger-Centre était totalement quadrillée par les forces antiémeute qui ont pris position dans les points névralgiques de la capitale. Un important dispositif sécuritaire de nature à dissuader les plus hardis, alors que les initiateurs de la manifestation n'ont eu de cesse de mettre en avant le caractère pacifique de leur action. Les manifestants qui ont répondu à l'appel ont brandi des pancartes et scandé des slogans hostiles au pouvoir pour exprimer leur colère et leur rejet total d'un 4e mandat. Parmi les manifestants, on compte beaucoup de militants des droits de l'homme, des militants politiques, des chômeurs, des représentants des familles de disparus et des journalistes. Ils ont scandé haut et fort: «Pouvoir assassin» «Pouvoir dégage» «Non au 4ème mandat, non à un Etat policier» «Jusqu'à quand allons-nous nous heurter au silence incessant des autorités». «Plusieurs journalistes, Azouaou Hamou L'Hadj, responsable de l'Association des victimes d'Octobre 1988, Amira Bouraoui, Yacine Zaïd, militant des droits de l'homme et des dizaines d'autres ont été interpellés violemment», regrette un militant des droits de l'homme présent sur place. «Les manifestants ont été chassés par les services de sécurité qui ont procédé à l'interpellation de plusieurs centaines de personnes, qui ont été dispatchées dans 15 commissariats de la capitale», a indiqué un journaliste embarqué par la police et relâché deux heures plus tard. «Nous devrons agir avant que cela ne soit trop tard, nous sommes tous responsables du malaise que vit le pays» révèle un autre manifestant, en donnant un autre rendez-vous samedi prochain à la même heure et au même endroit. Alors qu'un autre homme, d'un certain âge, avance que «la protestation se poursuivra en dépit des manoeuvres du pouvoir tendant à détourner les Algériens de leurs problèmes quotidiens par des promesses sans fin et en agitant à tout-va le spectre du chaos qui a endeuillé certains pays arabes, et en dépit de la répression massive qui s'abat sur des manifestants pacifiques, mais ça ne tiendra pas cette fois-ci». Le candidat à la présidentielle, Ali Benflis, a dénoncé avec vigueur «les atteintes à la liberté d'expression» suite aux manifestations qu'a connues Alger et différentes villes du pays. M. Benflis a estimé qu' «il est du droit du citoyen algérien d'exprimer son opinion sans qu'il fasse l'objet d'une quelconque forme de pression ou de répression». Le candidat Benflis a également estimé que «cette expression fait partie intégrante des droits individuels et collectifs qui constituent l'essence du projet de renouveau national, lui-même fondé sur une société des libertés et qui sera soumis à l'appréciation souveraine du peuple algérien à l'occasion du prochain scrutin présidentiel», a-t-il encore dénoncé.