Une coopération efficace nécessite l'élaboration de programmes d'action dans un véritable partenariat, loin de toute approche sélective et intéressée... En prévision d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays impliqués dans le processus de Barcelone, les ministres des Affaires étrangères participants à la conférence Euro-méditerranéenne de Dublin, ont réitéré leur attachement au processus de Barcelone en tant que cadre harmonieux des relations entre les pays membres. Il s'agit, entre autres de mettre en oeuvre une politique de voisinage à travers la relance «d'un dialogue plus intense», notamment dans le domaine sécuritaire. Dans le document final, les participants à la rencontre de Dublin, ont souligné que les attentats terroristes perpétrés, à Casablanca, Istanbul, Madrid et Riyad, ont montré la nécessité d'accorder «la priorité à la lutte antiterroriste dans le cadre d'une coopération régionale et bilatérale». L'instauration de la démocratie dans les pays du sud de la Méditerranée était aussi l'un des principaux thèmes évoqués lors de la conférence de Dublin. Il était, dès lors, question de la poursuite de la concrétisation du processus de Barcelone à la lumière des nouvelles initiatives, à savoir, l'initiative européenne sur le dialogue et l'initiative américaine autour du «projet du grand Moyen Orient» et la vision de l'UE sur cette question. En matière de coopération économique, les participants ont insisté sur l'encouragement de l'intégration économique et commerciale dans le Bassin méditerranéen et la volonté de créer des zones de libre-échange à l'horizon 2010. Cependant, pour l'Algérie le «lac de prospérité et de paix» que l'on veut faire du bassin méditerranéen, ne doit pas profiter seulement à la Rive nord. Une coopération efficace déclare M.Belkhadem, nécessite l'élaboration «de programmes d'action dans un véritable partenariat, loin de toute approche sélective et intéressée, à faire prévaloir dans un autre cadre et avec d'autres partenaires». Nous ne pouvons concevoir une association consistant uniquement à faire de nos pays des marchés pour les produits européens'', a-t-il affirmé, précisant qu'une véritable association «implique l'échange commercial et tertiaire, la circulation des personnes et de la considération pour l'élément humain». D'autres obstacles ont entravé le processus de Barcelone, d'après M.Belkhadem, à savoir «La crainte des pays européens de la concurrence des pays du Maghreb, Ce qui a amené les pays de l'UE à imposer d'autres conditions inhérentes, notamment, au volume des produits, leur qualité et leur conditionnement». Ce qui revient, note Belkhadem, à écarter les produits du Maghreb arabe et du Nord de l'Afrique des marchés européens. M.Belkhadem a critiqué l'idée de l'Union européenne de créer des zones de libre-échange qui excluent le facteur humain et la circulation des personnes, sous le couvert de la lutte antiterroriste. Le membre du gouvernement qui refuse que les pays de la Rive sud soient perçus comme de « nouveaux voisins» par les pays du Vieux continent, considère que les résultats du processus de Barcelone sont insuffisants et que «l'Algérie n'est pas pressée de ratifier l'accord d'association avec l'Union européenne». Une position qui d'après le chef de la diplomatie algérienne «ne procède nullement d'une volonté d'entraver le processus de Barcelone». M.Belkhadem, précisera à ce propos, que le processus de ratification de l'accord, nécessite actuellement dans l'UE ‘‘deux à trois années'', notamment après l'élargissement de l'Union à dix autres pays, ce qui «prolonge encore le délai de ratification.»