La position du parti du Front des forces socialistes (FFS) vis-à-vis de l'élection présidentielle sera connue vendredi à l'issue du conseil national du parti, a déclaré à Constantine le secrétaire national, Ahmed Bettatache. M.Bettatache qui s'exprimait au cours d'une conférence de presse a déclaré que la position du FFS vis-à-vis de la situation politique dans le pays et de l'élection présidentielle sera rendue publique vendredi 7 mars à l'issue du Conseil national du parti. «Le conseil national, organe suprême de délibération, est seul habilité à se prononcer sur les décisions du parti», dira -t-il. Soulignant que son parti «a une crédibilité à préserver», M.Bettatache a ajouté que «le FFS n'est pas partisan des accords tacites» et que son parti qui «soutient l'Etat mais pas le régime», «oeuvre à la préservation de la stabilité du pays et milite pour le changement pacifique». S'inscrivant toujours en opposition à l'action du RCD qui avait appelé au boycott, le FFS pourrait appeler au vote contre Bouteflika ou à soutenir un candidat adverse, en l'occurrence Benflis. S'agissant du boycott de l'ouverture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN) par le groupe parlementaire de son parti, M.Bettatache a considéré que cette session «est purement protocolaire» et que l'APN est devenue, selon lui, «une simple chambre d'enregistrement» évoquant «l'absence de vrais débats» et «l'absence de déclaration de politique générale» et «l'entrave aux initiatives», «ce qui porte atteinte aux libertés» selon lui. M.Bettatache qui s'est félicité de voir sa base militante à Constantine «s'élargir de plus en plus», a indiqué que le groupe parlementaire du FFS qui a initié, à Constantine, des rencontres, se déplacera dans les wilayas de Mila et Oum El Bouaghi pour «s'entretenir avec sa base militante avant la tenue du conseil national». Cette sortie médiatique tente à calmer les observateurs et analystes sur la position étrange du FFS, depuis le début de la crise sur la scène politique, notamment l'absence d'une réaction aux attaques de Saâdani contre le DRS. Considéré dans le passé comme le plus vieux parti de l'opposition, le FFS a depuis le départ de Karim Tabbou et l'arrivée de Ahmed Bettatache, adouci et assagi son discours politique et participé aux élections législatives qui lui ont permis de faire entrer plus d'une dizaine de députés à l'Assemblée et faire entendre sa voix politique dans l'hémicycle. Une voix toujours aussi critique, mais à la ligne moins agressive que d'habitude. Le FFS ne s'implique plus comme avant dans les affaires politiques du pays, prônant une position presque neutre sur les grandes questions. Sa dernière action politique a été l'envoi d'une délégation de parlementaires à Ghardaïa. Le Front des forces socialistes est resté flou sur sa position par rapport à la prochaine échéance électorale. Il n'a pas réagi aux différents discours politiques de Bouteflika, de Benflis, de Taleb Ahmed et encore moins à la lettre de Hamrouche ou à son retrait, alors qu'il était considéré comme un proche de Aït Ahmed et un potentiel candidat soutenu par le parti à la présidentielle de 2014. La dernière sortie politique du parti d'Aït Ahmed a été le boycott de l'ouverture de la session de printemps du Parlement. A cette époque, le FFS avait relevé que «cette session intervient dans une conjoncture critique marquée par la fermeture du champ politique et l'étouffement des libertés d'expression, de rassemblement et de manifestation», dans une allusion à l'interdiction de rassemblement opposée aux citoyens qui ont vainement tenté samedi dernier de manifester contre le 4e mandat. Le FFS réitère son attachement aux libertés démocratiques, fondement de l'exercice politique», avait précisé le texte.