Les sidérurgistes revendiquent la prime de risque pour le haut-fourneau suite à la dégradation de ce dernier Un vent de colère souffle depuis une semaine sur le fleuron de l'industrie en Algérie. Les travailleurs continuent d'observer leur rassemblement devant le siège de la direction générale d'ArcelorMittal, pour revendiquer le départ du directeur des ressources humaines, Frédéric Bayel, entre autres points soulevés lors des sit-in. Faute de quoi, ils menacent de radicaliser et recourir aux moyens forts pour faire aboutir leurs doléances. En effet, outre d'avoir exigé le départ du DRH, les sidérurgistes revendiquent la prime de risque pour le haut-fourneau suite à la dégradation de ce dernier, notamment après le dernier démarrage en date du 16/02/1214, avec deux cowpers, pour la première fois dans l'histoire de l'usine, surtout pour la mauvaise qualité du coke en l'occurrence. Ce dernier, selon les travailleurs, a occasionné d'immenses pertes pour le complexe. Selon nos interlocuteurs, il a été enregistré le brûlage de plus de 40 tuyères et 5 tympes. Et que depuis ce démarrage, plus de 5 500 tonnes de production de fonte, presque toutes non conformes dont, environ 2 200 tonnes coulées à la machine a couler et 1 500 tonnes à la fausse fosse et 720 tonnes dans la fosse à laitier, il y à uniquement environ 500 tonnes de fonte consommées au CO2, sans pour autant oublier la surconsommation du coke. Les contestataires ont fait état de 5 000 tonnes de coke consommées à ce jour, avec une mise au mille coke très élevée qui a, selon les propos apportés par les employés augmenté le coût des pertes. Dans cette descente aux enfers de cette unité poumon du complexe, c'est le travailleur qui paie de son double effort, dans les mauvaises conditions de travail. Dans leur intervention, les travailleurs ont mis en relief le comportement de la direction générale et le département des ressources humaines, notamment en matière de pertes, qui, comme rapportés par leurs soins, subissent les conséquences «On nous tient toujours pour responsables alors qu'on travaille comme des esclaves et à la fin, ils remettent en question notre capacité et notre travail. Nous avons toujours été engagés sans jamais réclamer», ont-ils fait savoir. Arrivés à ce stade, ils estiment qu'une prime d'encouragement devient une exigence pour réconforter et créer un climat de travail plus confortable et rassurant pour les employés du haut-fourneau. Aussi, le rassemblement a été alimenté par la revendication d'autres points dont la demande d'éclaircissements sur l'application des lois du travail, les heures supplémentaires en l'occurrence, le reversement des retenues des prêts sociaux au niveau des gestionnaires, ainsi que l'état de justification des dons scolaires depuis 2010 à ce jour, entre autres points revendiqués par les travailleurs. Ainsi, dans la tourmente une fois de plus, le complexe sidérurgique risque un débordement d'événements si la situation perdure, car selon les contestataires, le retour à la case départ, le bras de fer entre la direction et les travailleurs est inévitable, notamment en l'absence d'une réelle volonté du partenaire étranger pour prendre au sérieux l'agitation des sidérurgistes. Rappelons que plusieurs tentatives ont été entreprises par le bureau syndical de l'usine pour mettre en garde la direction générale du complexe contre les agissements et dépassements du responsable du département DRH. Ce dernier qui outre la prise unilatérale de décisions, sans respect du pacte de stabilité sociale et d'investissement, le licenciement abusif et non justifié et la surexploitation des travailleurs en recourant aux heures supplémentaires non rémunérées ainsi que le non-établissement des organigrammes qui dure depuis 2010, a mis le feu directement à la poudrière, provoquant du coup la colère des travailleurs. Ces derniers, par le biais de son porte-parole, Daoud Kechichi, ont décidé de rompre toute relation de travail avec la DRH et, en l'absence d'une intervention de la direction de tutelle, la DG en l'occurrence, les travailleurs recourent une fois encore à la contestation et menacent de radicaliser leur position dans le cas échéant. C'est dire, qu'en dépit de toutes les mises en garde émises par le syndicat d'ArcelorMittal quant aux retombées des agissements de la DRH, l'écho défavorable est à l'origine du vent de colère des sidérurgistes, qui souffle depuis une semaine sur le fleuron de l'industrie en Algérie.