La coordination pour le boycott aiguise ses armes. Les boycotteurs affûtent leurs armes pour mener des actions d'envergure en faveur de l'abstention de l'élection présidentielle du 17 avril 2014. Après l'avoir fait avec les femmes du parti avant-hier, le président du MSP, M. Makri a appelé, hier, la frange estudiantine en conclave depuis deux jours au siège du parti, à investir massivement le terrain pour mener des actions de proximité, voire de porte-à-porte en faveur du boycott du scrutin présidentiel. Aujourd'hui, commente-t-il «le régime en état de dislocation, représente un véritable danger sur l'avenir du pays». Faisant allusion aux déclarations du Premier ministre à partir de Tipasa, et de celle du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani et d'autres leaders de partis proches du cercle présidentiel, le chef du MSP assène qu' «on assiste hélas à des mensonges débités publiquement sans retenue ni distinction encore moins sans discernement par les partisans du 4e mandat». «Ces derniers insultent l'intelligence des Algériens», dit-il. Ils sont également accusés de recourir à la fraude durant l'opération de collecte des signatures de souscription pour le compte du président candidat. «Si c'était vrai qu'on a pu récolter 5 millions de signatures en trois jours, tout le monde aurait constaté des chaînes interminables au niveau des mairies», ironise-t-il encore. De même, souligne-t-il «les chiffres sont têtus, car du moment que tous les partis réunis n'avaient pu obtenir que deux millions de voix lors des dernières législatives. Est-ce possible que deux ou trois partis puissent réunir autant de signatures en un temps record?» En critiquant, sans les citer ceux qui maintiennent encore leurs candidatures, il estime que «les dés sont pipés». «Les résultats sont connus d'avance, car la machine du 4e mandat est en marche et à moins d'un miracle, d'un soulèvement populaire incontrôlable ou bien d'une éventuelle destruction du pays, tout le monde sait que Bouteflika sera reconduit d'une manière ou d'une autre». Par ailleurs, M.Makri met en garde contre «le péril de la situation actuelle, dont la persistance placera l'Algérie, à coup sûr dans l'oeil du cyclone». Par ailleurs, la coordination des partis et les personnalités nationales prônant le boycott du prochain scrutin présidentiel, se sont réunis hier au siège du MSP. Il s'agit de définir les voies et moyens de concrétiser la prochaine étape de leur action sur le terrain lancée avant-hier. Il est convenu, à cet effet, d'entamer les démarches administratives et organiques pour éxécuter leur feuille de route dès la journée d'hier, selon les responsables du MSP. Les chefs du MSP, du RCD, du FJD, d'Ennahda, de Jil Jadid auxquels s'est joint Ahmed Benbitour, entendent également mener des contacts avec d'autres partis et personnalités politiques en vue d'élargir le front de boycott. Un sit-in symbolique au niveau de l'esplanade du sanctuaire des Martyrs, une action programmée pour le mercredi prochain, soit à la veille du lancement officiel de la campagne électorale pour la présidentielle est prévu. Les boycotteurs comptent aussi enchaîner par un meeting populaire le vendredi 21 mars à 15h à la salle Harcha à Alger.