Dans quelques jours, c'est toute la wilaya qui risque d'être envahie. La menace pourrait toucher la capitale et risque d'atteindre un seuil critique. A l'exception des spécialistes sur le terrain et de quelques agriculteurs touchés, le phénomène est totalement ignoré par la population. On ne mesure pas encore les conséquences dévastatrices s'il venait à se répandre à des zones épargnées jusque-là. La période des grandes chaleurs qui s'annonce est la plus redoutée. Circonscrit fin avril, à une dizaine de wilayas du Sud, l'invasion du criquet pèlerin a fait ses premières apparitions sur le territoire de la wilaya de Médéa, depuis début mai. Si aucune estimation des dégâts n'est encore disponible, trop tôt pour les spécialistes pour s'annoncer, l'alerte est au maximum au niveau des services agricoles et des forêts. Des équipes spécialisées dans la lutte antiacridienne sont sur le terrain pour faire face aux premières nuées qui ont franchi les limites territoriales de la wilaya de Djelfa. Des sources locales reconnaissent que plusieurs zones ont été touchées, au sud de la wilaya de Médéa. Des rapports font état de la présence de ces acridiens plus au nord, à une quarantaine de kilomètres seulement du chef-lieu. Une distance insignifiante quand on sait qu'elles peuvent la franchir en moins d'une journée. La capitale n'étant qu'à une centaine de kilomètres, il est fort probable que les Algérois se réveillent un beau matin au milieu de millions de criquets. Selon certains spécialistes, les tonnes d'insecticides déversées dans les zones touchées à Djelfa et Laghouat n'ont pas stoppé l'avancée des criquets. Et ce qu'ils craignent le plus, c'est l'accouplement de cette invasion acridienne déjà sur place. Les larves représentent une sérieuse menace face à laquelle aucun traitement n'est efficace, avec tous les ravages qui en résultent. D'où l'urgence de renforcer les moyens de lutte, en ayant recours à l'épandage aérien, mais qui, hélas, fait défaut faute d'aéronefs et d'hélicoptères en nombre suffisant pour couvrir les larges superficies touchées, disséminées sur plusieurs wilayas.