Une perte sèche de 11.400 hectares et qui risque d'être revue à la hausse. La production céréalière pour cette année dans la wilaya de Chlef s'avère en deça des résultats escomptés par les responsables du secteur agricole. Plus grave encore elle risque de perturber et de manière sérieuse, la saison prochaine au cas où l'Etat n'interviendrait pas pour venir en aide aux fellahs qui ont eu à enregistrer des pertes considérables engendrées par les conditions climatiques qui ont prévalu cette année, soit une sécheresse prématurée qui s'est installée dès le début du mois de mars en pleine période de gonflement des céréales causant un échaudage, et pour terminer les pluies tardives au mois de mai qui ont fait le reste. Sur les 93.600 hectares représentant la superficie des terres semées durant la saison des labours et dont la moisson devait se traduire par quelque 120.000 quintaux de blé, tendre comme dur, seuls 82.200 hectares ont pu être sauvés pour l'heure. Une perte sèche de 11.400 hectares et qui risque d'être revue à la hausse pour la simple raison que la saison des moissons-battage n'en est qu'à ses débuts et que toute sorte d'aléas pourraient survenir. Des pluies torrentielles ou même des incendies, quoiqu'on ait prévu, dans ce cas-là des pare-feux selon les services agricoles. C'est dire combien la situation est critique et que l'on sera bien loin de la collecte que les Ccrs installées au niveau de sept daïras du territoire de Chlef comptaient effectuer. Autre motif qui tend à corroborer les dires d'un des responsables de la Chambre agricole lequel nous a fait part des dégâts et de leurs répercussions négatives sur la saison à venir est la récolte à l'hectare. Dans les régions nord connues pour être des zones tardives dans le jargon des agriculteurs au vu du climat tempéré qui prédomine, la normalité se situe entre 12 et 16 quintaux de blé à l'hectare. Pour cette année, les prévisions la situent entre 11 et 12 quintaux soit une perte effective de 4 quintaux dans le meilleur des cas. Quant aux régions du Sud, la situation est loin d'être florissante, l'hectare ne rapportera que 8 à 10 quintaux. C'est dire le déficit enregistré cette année et qui se traduira par une augmentation des prix à tous les niveaux de ce secteur comme une traînée de poudre. Au départ, le fellah, du moins celui qui a été sévèrement touché et qui ne pourra prétendre aux semailles prochaines vu que sa récolte n'a eu comme dividendes que ce qu'il peut rembourser ou presque à la Crma après contracté un crédit de campagne. Et en second lieu il réfléchira à deux fois avant d'investir dans ce domaine partant du fait que la pluviosité de cette année n'a pas atteint le seuil normal devant favoriser la récolte et qui est, selon les spécialistes en la matière, de l'ordre de 350 mm. Tous ces facteurs feront certainement que la superficie des terres qui seront semées rétrécira comme une peau de chagrin dans le cas où les fellahs ne bénéficieront pas d'une subvention dégagée par l'Etat pour les inciter à occuper le terrain. Une pratique courante sous d'autres cieux, lorsque sévissent des sécheresses ou autres caprices climatiques, dictée par le souci d'une autosuffisance alimentaire. A défaut, c'est le maillon faible de la chaîne qui paiera à savoir le consommateur qui aura à payer plus cher les produits dérivés. Les prémices de l'envolée des prix sont déjà perceptibles pour la simple raison que la botte de foin coûte déjà près de 300 DA alors que son prix réel est de 100 DA. Et à cette allure, le prix de l'ovin et du bovin connaîtra la même ascension.