Ali Benflis, candidat à la présidentielle Il a appelé tous ceux qui croient aux valeurs de Novembre, à se joindre à son projet. Le candidat à la présidentielle du 17 avril prochain, Ali Benflis, a qualifié la décision de neutralité pour laquelle a opté le secrétariat national de l'ONM d'«historique». L'ex-chef de gouvernement s'exprimait hier, à travers son allocution prononcée à l'occasion de la Fête de la victoire «Aïd Ennasr», coïncidant avec le 19 mars. M.Benflis n'a pas manqué de saluer cette décision souveraine et solennelle du secrétariat national de l'ONM. Le communiqué sanctionnant la réunion de cette instance de l'ONM, a appelé les Algériens à «accomplir leur devoir électoral durant la prochaine présidentielle en toute liberté et à faire un choix responsable de la personne qu'ils estiment capable de diriger le pays». «Cette décision est en phase avec l'Algérie de 2014», estime Ali Benflis. Cependant, à peine 24h écoulées, cette décision a été complètement modifiée. En fait, le secrétaire général de l'ONM, Saïd Abadou, a opéré un virage de 180° par rapport à la décision initiale de son secrétariat national, la seule instance habilitée à prendre ce genre de décision. M.Abadou a annoncé le soutien de l'ONM au 4e mandat de Bouteflika au motif que le président-candidat est le président d'honneur de cette organisation depuis 2004. Que s'est-il passé? Un membre du secrétariat national de l'ONM, présent hier à la rencontre de Benflis, n'est pas allé par quatre chemins pour dénoncer la pression subie par le secrétaire général de l'ONM, suite à la décision de «neutralité» du secrétariat national. Cette pression a été exercée sur M.Abadou par le secrétaire général du RND, Abdelkader Bensalah et l'actuel ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, tous deux issus du RND comme le SG du ONM d'ailleurs. Ainsi, M.Bensalah aurait menacé «de couper les subventions octroyées par les pouvoirs publics à cette organisation». Par conséquent, surpris et scandalisés par ce méli-mélo, les 21 membres du secrétariat national de l'ONM, selon l'un d'eux, sont scandalisés, mènent des contacts et des concertations pour rectifier le tir, lors d'une réunion prévue incessamment. A titre de rappel, Ali Benflis a appelé récemment le FCE à observer la neutralité par rapport à la présidentielle du 17 avril prochain. Cette occasion a été saisie par Ali Benflis pour dénoncer le discours officiel qui «empreunte à l'anthropologie coloniale le cliché selon lequel les Algériens ne seraient pas aptes ou éligibles à l'exercice de la démocratie». Ce discours, «tenu même aux étrangers par de hauts responsables algériens, relève du reniement de soi et d'un manque de considération pour son propre peuple», indique-t-il. Le même discours politique, «ne cesse de glorifier le peuple uniquement pour ses sacrifices pour faire de la souffrance et du martyre le socle de notre identité nationale», dit-il. Or, poursuit-il «il n' y a pas que les traumatismes pour consolider le sentiment d'appartenance à la nation (...), car nous avons aussi l'espoir en commun et un destin collectif». Pour M. Benflis, «il appartient aux jeunes générations de relever le défi de la modernité et de nouvelles légitimités, celles des connaissances, du savoir(....) car l'Algérie accuse un retard énorme de développement et de liberté». Les jeunes auxquels échoit le parachèvement de l'oeuvre des chouhada et des moudjahidine trouveront dans l'histoire de leur pays et chez le chahid inconnu et le moudjahid anonyme, des motifs de fierté et des sources de détermination et de probité, est-il également relevé. «Ces valeurs présentes dans notre histoire sont hélas, absentes aujourd'hui du discours politique marqué par l'opportunisme et les fausses promesses», souligne-t-il. Enfin, il a appelé tous ceux qui croient aux valeurs de Novembre, à se joindre à son projet.