Ce Sommet est l'occasion pour le président américain de convoquer une rencontre du G7 sur les sanctions à prendre contre la Russie. Plus de 50 dirigeants du monde discuteront dès lundi prochain des moyens d'éviter des attaques nucléaires terroristes, mais ce sommet, cher au président américain Barack Obama, risque fort d'être dominé par la crise ukrainienne. Organisé lundi et mardi à l'initiative de Barack Obama, ce Sommet sur la Sécurité Nucléaire (NSS) est pourtant l'occasion pour le président américain lui-même de convoquer une rencontre du G7 sur les sanctions à prendre contre la Russie, critiquée par l'Occident sur la Crimée. Les dirigeants des sept pays les plus industrialisés - Royaume-Uni, France, Canada, Allemagne, Italie, Japon et Etats-Unis - devraient se rencontrer lundi, selon des sources diplomatiques. La journée du mardi sera dès lors libre pour discuter de la façon de sécuriser les stocks de matériaux nucléaires et éviter que des groupes comme Al Qaîda mettent la main dessus pour fabriquer des armes nucléaires. La sécurité nucléaire est au centre de l'héritage politique que Barack Obama souhaite laisser: il avait assuré en 2009 que le terrorisme nucléaire était «la menace la plus immédiate et la plus extrême pour la sécurité mondiale». Le lauréat du Prix Nobel de la Paix avait alors entrepris de sécuriser les matériaux nucléaires vulnérables dans les quatre ans et les premiers NSS avaient été organisés en 2010 à Washington et en 2012 à Séoul. Un sommet final doit être organisé en 2016. Un des objectifs de ces sommets est de convaincre les pays de se débarrasser de leurs stocks d'uranium hautement enrichi et de plutonium, qui peuvent être utilisés pour fabriquer des bombes atomiques, pour privilégier l'uranium faiblement enrichi. «Un évènement terroriste nucléaire aurait un impact sur le monde entier, c'est donc un problème qui requiert une solution mondiale», soutient Kelsey Davenport, analyste pour L'Association pour le contrôle des armes. «Le NSS a apporté à ce problème une attention politique appropriée». Les hôtes néerlandais, qui ont pour l'occasion pris des mesures de sécurité sans précédents, ont identifié trois buts pour ce sommet: réduire les stocks de matériaux nucléaires, réduire la production de matériaux radioactifs et renforcer la coopération internationale sur la sécurité nucléaire. Presque chaque pays au monde dispose en effet des matériaux nécessaires à la fabrication de bombes dites «radiologiques» ou bombes «sales», qui combinent explosifs traditionnels et éléments radioactifs. La déclaration finale du sommet devrait se tourner vers le futur plutôt que d'établir des règles précises sur la sécurité nucléaire. «Le sommet étant basé sur le consensus, le document qui en sortira sera forcément le plus petit dénominateur commun», selon Mme Cann. Selon les observateurs, les promesses formulées individuellement par certains Etats lors de ce sommet pourraient être plus ambitieuses que la déclaration finale. L'Ukraine avait d'ailleurs été une des «success story» du NSS de 2012 en rendant tout son uranium hautement enrichi à la Russie et en convertissant ses réacteurs, qui fonctionnent dorénavant à l'uranium faiblement enrichi. Malgré la pire crise diplomatique entre l'occident et la Russie depuis la Guerre froide, la Maison-Blanche assure que Moscou et Washington continuent de travailler «efficacement» à préparer le sommet. Le président chinois Xi Jinping, pour qui ce sera sa première visite officielle en Europe, s'entretiendra avec M.Obama lors du sommet, tandis que la Russie sera représentée par son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.