Les effets des changements climatiques sont là! L'Algérie devra faire face à des événements climatiques extrêmes comme les inondations et la sécheresse. «Changements climatiques: quels défis pour les ressources en eau?», telle était la thématique d'une conférence organisée jeudi dernier à Alger par le ministère des Ressources en eau (MRE) conjointement avec l'appui du la société allemande pour le travail commun international (GIZ-Algérie). La conférence a réuni les cadres du MRE et divers hauts responsables venus des autres ministères sectoriels ou de services décentralisés qui ont développé des communications de sensibilisation et aussi d'information sur les «effets négatifs» du changement climatique qui se profilent à un horizon proche. S'exprimant sur ce thème, le premier responsable du ministère des Ressources en eau (MRE), Hocine Necib, a dressé un bilan des efforts entrepris par l'Etat pour assurer la sécurité dans l'alimentation (AEP) des populations en eau potable. Il a néanmoins indiqué que la question des changements climatiques était «une préoccupation majeure du secteur de l'hydraulique» tout en prévenant que les perturbations climatiques avaient un impact négatif sur les ressources en eau. Se voulant rassurant quant à la sécurité en AEP, Necib a indiqué que «sur les 98% de la population algérienne raccordée à l'AEP, 75% reçoivent de l'eau H24 ou une ou deux fois par jour et les 25% de la population restante reçoivent de l'eau avec une réduction dans la suspension de distribution». Les possibilités d'adaptation ont été examinées pour qu'elles soient prises en compte dans la mise en oeuvre des projets du secteur à la lumière d'une étude réalisée par le MRE sur la «vulnérabilité des ressources en eau». Dans sa participation à l'élaboration du Plan national climat (PNC), cinq actions phares sur 25 des points, 18 projets inscrits sur une liste totale de 73, ont été mis en oeuvre par le ministère. Le conseiller au MRE, Rachid Taïbi, n'a pas mâché ses mots sur les dangers qui guettent l'Algérie en rappelant que les «modèles globaux réalisés par l'Organisation mondiale de météorologie (OMM), montraient que les changements climatiques mondiaux se répercuteront négativement sur l'Algérie...» Ces changements auront comme impact sur l'Algérie «une baisse des précipitations, l'accentuation des phénomènes extrêmes comme la sécheresse et des pluies torrentielles avec pour conséquences des inondations», a-t-il ajouté. Pour sa part, le directeur de la climatologie nationale, Djamel Boucherf, a suggéré la mise en place de systèmes de veille et d'alerte pour les inondations, sécheresse et vagues de froid. Le conférencier a relevé l'importance de mettre ces mécanismes à la disposition de tous les secteurs, en vue d'un changement climatique brusque. Un des intervenants a fortement souligné le sérieux danger de désertification qui menace les Hauts-Plateaux qui devraient, selon lui, bénéficier de programmes spéciaux de reboisement d'envergure à l'image de celui du Barrage vert.