«Je ne suis pas la fille du système et je n'ai pas été soutenue par la mafia» Retour de la fille prodigue au berceau de sa lutte partisane faisant du parfum de la nostalgie, l'avant-propos d'un meeting axé sur le rêve d'une deuxième République. Le coup d'envoi de la campagne électorale a été donné, hier pour une «heure de vérité» Bien sûr, le PT n'a pas attendu le jour j pour mettre la main à la pâte. Le Parti des travailleurs s'est mis à l'heure de l'élection, bien avant. Au siège de cette formation, ce n'était, certes, pas la fièvre des grands jours, mais le parfum d'une campagne électorale y flottait et se faisait plus prégnant parmi les militants et les partisans. Ce qui renseigne tant sur l'état de la situation prévalant avant l'arrivée de Louisa Hanoune. C'est avec moins de ferveur populaire que la première dame du PT a animé son premier meeting de la campagne de la présidentielle du 17 avril 2014, depuis le Théâtre régional de Annaba. «L'audace pour une deuxième République», a lancé la SG du PT pour entamer son meeting. Avec un brin de nostalgie envers la wilaya qui l'a accueillie par adoption, Louisa Hanoune a rappelé à une «très très jeune» assistance, son parcours de militante dans les rangs de l'université, puis sa première interpellation et sa mise en détention dans la prison de Annaba, justifiant ainsi le choix de cette wilaya pour le début de sa campagne. «C'est à Annaba que j'ai appris à lutter contre le parti unique», a-t-elle dit. S'agissant de la démocratie, la mascotte des présidentielles algériennes, n'a pas mâché ses mots. «Nous sommes dans un Etat qui dans la forme est démocrate, mais dans le fond ne l'est pas, car toutes ses institutions son pourries», a-t-elle lancé. La représentante du Parti des travailleurs a estimé que sa présence à Annaba, elle la doit au 7000 signatures que la population lui a accordées sans une quelconque influence. «Je ne suis pas la fille du système et je n'ai pas été soutenue par la mafia, j'ai misé sur votre soutien», a-t-elle fait savoir. «Vous tous, autant que moi, vous n'êtes pas des sectaristes et vous êtes de tout coeur avec les habitants de Ghardaïa et les Chaouis, vous voulez la paix et la stabilité de votre pays», devait ajouter Louisa Hanoune aux Annabis, leur expliquant que Annaba est le berceau de 40% de postes d'emploi supprimés durant les années 1990. Déclinant toute responsabilité, des tant du taux de chômage que de la détérioration du niveau de vie de la population annabie, occasionnée par la fermeture des entreprises et sociétés d'Etat «ils sont au pouvoir ceux qui ont participé au massacre économique et social de tout le pays et d'autres sont des candidats à cette échéance», devait lancer la SG du PT. «Le complexe d'El Hadjar avait été cédé en 2001 par un candidat qui vient aujourd'hui promettre monts et merveilles à des centaines de travailleurs réduits au chômage», a-t-elle fait savoir. Fertial, l'autre fleuron de la pétrochimie, cédé aux Espagnols qu'ils bradent en usant des droits de la règle des 51/49%. «Le dossier de la récupération de Fertial a été ouvert et la révision du contrat de partenariat va dans le bon sens, nous travaillons sur le processus de la reprise du complexe», a-t-elle lancé. Sans rien promettre, Louisa Hanoune a mis en avant de son intervention, sa volonté et celle d'une nation qui aspire au changement, à la constitutionnalisation de plusieurs idiologies de la politique algérienne, notamment dans son volet économique. En outre, la candidate du PT a mis en exergue son capital de lutte et les acquis du parti. Reste que l'alpha et l'oméga de la politique du PT demeurent «cette audace d'instaurer une deuxième République». Cette dernière, basée selon la candidate, sur la volonté populaire, la démocratie «véritable», les droits fondamentaux et sur la non-ségrégation entre les citoyens. Une deuxième République qui aura à consacrer une «rupture franche» avec le système du parti unique. Et, bien évidemment, c'est aussi «préserver» les acquis de l'indépendance et «reconquérir» ceux qui ont été «perdus» ces dernières années. L'unité nationale et la souveraineté du peuple ont primé dans le discours de la porte-parole du Parti des travailleurs.. Les «fondamentaux» du Parti constituent le «creuset» d'un Etat de droit fondé sur des «institutions fortes» et «crédibles», une justice «soucieuse» des droits de l'homme et de la femme. La mascotte de toutes les présidentielles a montré la «ferme» volonté et la détermination «croissante» et «entière» à se jeter à «corps perdu» dans ce processus électoral. Mettant en avant les enjeux de cette élection présidentielle très «importante» et «déterminante» pour l'avenir du pays, notamment par rapport à ce qui se passe «autour de nous», mais aussi par rapport aux «risques de dérapage» qui peuvent intervenir même sur la «scène politique nationale», la SG du PT estime qu'il y a nécessité d'une mobilisation «massive» et «générale», d' où un travail de proximité est plus qu'impératif. «Il faut «aller vers toutes les localités, tous les villages et quartiers pour présenter le programme aux Algériens afin qu'ils se mobilisent pour la deuxième République», souligne la première dame du PT.