La couverture médiatique de l'élection présidentielle souffre d'un vide juridique Me Fadène Mohamed, avocat et ancien membre du Conseil consultatif, relève un vide juridique de taille: «L'absence de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel.» Qualifiant les chaînes de télévision privées de «chaînes hors la loi pour l'instant, la couverture médiatique de l'élection présidentielle d'avril 2014 souffre d'un vide juridique important en termes médiatisation des programmes et promotions des candidats», a déclaré, hier, Me Fadène Mohamed, ex-député et membre du Conseil constitutionnel au forum El Moudjahid à Alger. Arguant sa déclaration sur l'absence de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, le conférencier a indiqué que les mécanismes de contrôle deviennent très difficiles à assurer dans ce cas de figure. Evoquant la création de la commission de surveillance de l'élection présidentielle qui devra suivre et contrôler la situation de cette campagne qui a commencé le 23 mars jusqu'au 14 avril prochain, Me Fadène a souligné que l'élection présidentielle est différente des élections législatives», a-t-il dit avant de préciser que dans le cas de fraude électorale relative à l'élection présidentielle, cette dernière passera directement au deuxième tour qui devra trancher entre les candidats. Evoquant le volet du financement de la campagne, le conférencier a précisé que le plafond du remboursement des frais est fixé à 1.8 milliard de DA, à condition de présenter toutes les factures et justificatifs afin de pouvoir bénéficier des remboursements. Le montant global est fixé à 6 milliards pour les candidats qui ont répondu aux exigences du Conseil constitutionnel. Par ailleurs, Me Fadène a souligné que «l'Etat considère tous les candidats comme indépendants et non pas des candidats de tel ou tel parti». Aucun parti, dit-il, «ne peut gouverner tout seul. Tout candidat élu par les urnes est considéré comme le président de tous les Algériens quelles que soient leurs couleurs politique ou partisane, souligne Me Fadène. Abordant le volet de transparence, le conférencier a mis les points sur les i en invitant l'ensemble des candidats «à assurer le nombre de contrôleurs qu'il faut, afin de couvrir les 49 900 bureaux de vote, tout en évitant de jeter l'anathème sur les autres parties gagnantes». Estimant que les textes et les lois de la République sont suffisamment aptes à répondre à l'exigence, le conférencier a élevé le niveau de l'échéance présidentielle au-delà des discours critiques et les observations locales. «L'élection présidentielle attire l'attention de tous les pays du monde. Car c'est la crédibilité de l'Etat qui est en jeu vis-à-vis de l'opinion internationale et qui détermine la place du pays vis-à-vis des partenaires politiques et économiques du monde», a-t-il affirmé. Evoquant l'importance des réseaux sociaux et le travail de proximité, l'ex-membre du Conseil constitutionnel qui a déjà connu différentes dates présidentielles, a souligné que les foules nombreuses qui vont dans les meetings des candidats, n'ont pas tous la même conviction politique. «Le jour du vote, chacun décide selon l'importance des programmes et les qualités du candidat.» Autrement dit, rien ne garantit la voix des électeurs à l'avance. Ainsi, Me Fadène n'a pas manqué de rappeler la nécessité du développement de la culture politique chez les citoyens et les candidats qui doivent donner l'exemple de leur engagement pour le développement et le progrès démocratique en Algérie.