Barack Obama et son homologue chinois Xi Jinping se sont rencontrés hier en marge de sommets à La Haye, occasion de parler notamment de l'Ukraine et de la Corée du Nord, selon le président américain. Retrouvant M. Xi à la résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis aux Pays-Bas, M. Obama a affirmé qu'il avait l'intention d'évoquer avec son interlocuteur «un ensemble de dossiers d'intérêt mutuel, dont la dénucléarisation de la Corée du Nord, le changement climatique et des questions internationales comme la situation en Ukraine». Allusion au rattachement de la Crimée à la Russie aux dépens de l'Ukraine, M. Obama s'est dit persuadé qu'«en oeuvrant ensemble, la Chine et les Etats-Unis peuvent aider à renforcer le droit international, le respect pour sa souveraineté des pays, et établir le genre de règles au niveau international qui permettent à tous les gens de prospérer». Depuis le rattachement de la Crimée à la Russie, la Chine est apparue embarrassée, tiraillée entre son soutien habituel à Moscou et sa défense traditionnelle de la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays. Elle s'est abstenue à l'ONU lors du vote le 15 mars d'une résolution occidentale dénonçant le référendum en Crimée. M. Xi, dans des propos traduits par un interprète, n'a pas mentionné hier la situation en Ukraine, se contentant de répéter que la Chine était «engagée à bâtir un nouveau modèle de relations entre grands pays» avec les Etats-Unis, expression consacrée depuis un sommet informel entre MM. Obama et Xi aux Etats-Unis en juin 2013. De son côté, M. Obama a noté que les relations entre Washington et Pékin fonctionnaient malgré des «frictions qui existent», mentionnant «des dossiers comme les droits de l'homme, les questions maritimes en mer de Chine méridionale et dans le Pacifique». MM. Obama et Xi sont présents à La Haye pour le troisième sommet sur la sécurité nucléaire (NSS). Le président américain devait participer en soirée à une réunion du G7 consacrée à la situation en Ukraine et qui pourrait exclure la Russie du club des nations les plus riches en représailles à l'absorption de la Crimée.