Toutes «les facilités sont offertes» à la presse étrangère pour assurer «la couverture de cet événement» Contrairement aux précédentes élections présidentielles, les médias étrangers ont décidé d'explorer l'Algérie la dernière semaine de la campagne électorale. En effet, les médias étrangers ont décidé d'attendre la fin de la campagne électorale pour débarquer à Alger. Alors que les candidats ont commencé leur meeting avant-hier, aucun média étranger n'a daigné les suivre sur le terrain. Les demandes d'accréditation arrivent au compte-gouttes au bureau du ministère de la Communication, car si certains médias venant notamment d'Europe et du Monde arabe ont manifesté leur intérêt pour cette élection, d'autres ont choisi de faire le minimum syndical pour la couverture de cette élection. Deux facteurs essentiels ont encouragé cette thèse, affirme un journaliste étranger qui travaille pour une agence internationale installée à Alger et qui a requis l'anonymat. La baisse du terrorisme en Algérie et l'absence d'un véritable suspense quant à l'issue politique de la présidentielle ont fortement découragé les principales télévisions et médias étrangers à couvrir totalement l'élection du 17 avril. La crise économique en Europe et les coûts importants d'une couverture internationale ont dissuadé les principaux médias étrangers à envoyer des reporters à Alger durant toute la durée de la campagne. Du coup, certains médias étrangers comptent sur la collaboration de journalistes algériens locaux travaillant en permanence à Alger, pour faire des envois constants afin d'éclairer l'opinion internationale. Pour certains experts de la couverture de l'élection présidentielle, c'est une mesure très économique utilisée par les médias étrangers pour minimiser les coûts. Il faut préciser aussi qu'il existe au moins une cinquantaine de représentants de la presse étrangère accrédités par le ministère de la Communication. A cela vont s'ajouter entre 150 et 200 demandes qui seront envoyées par les médias étrangers d'ici là. Pour la plupart, ils couvriront la dernière semaine de la campagne électorale, notamment le jour du scrutin et les résultats de l'élection. Il y a quelques jours, le ministre de la Communication, M.Abdelkader Messahel, avait affirmé que «des contacts sont en cours entre les ministères de la Communication et des Affaires étrangères, en prévision de la remise des accréditations dans les tout prochains jours pour leur permettre d'assurer la couverture médiatique. «Plusieurs demandes» ont été formulées par des médias internationaux (audiovisuels et écrits) de certains pays qui «s'intéressent à l'Algérie», dont des pays européens, américains, asiatiques et arabes, a affirmé le ministre. Le Centre international de presse sera ouvert prochainement au profit de la presse nationale et étrangère où des bureaux seront consacrés à la presse internationale, a-t-il ajouté. Il a, en outre, souligné que toutes «les facilités sont offertes» à la presse étrangère pour assurer «la couverture de cet événement et une diffusion directe et en différé». Mais certains médias, notamment des télévisions européennes et arabes vont profiter de leur accréditation pour couvrir l'élection présidentielle afin essayer de faire des reportages sur l'Algérie. Devant la baisse de l'activité terroriste et l'absence d'une activité islamiste radicale, les journalistes devront sûrement se pencher sur le cas Algérie qui a échappé à la révolution arabe. Le chômage, l'opposition, le 4e mandat de Bouteflika et la jeunesse algérienne seront les principaux sujets abordés par les télévisions et les médias étrangers. Mais comme les élections précédentes, le déplacement des journalistes étrangers à l'extérieur de la wilaya d'Alger sera limité en raison des menaces encore pesantes d'Aqmi dans certaines wilayas du Centre comme Tizi Ouzou ou Boumerdès. Cela n'empêchera pas certains médias étrangers d'évoquer la situation sécuritaire en Algérie en achetant des images aux télévisions privées locales. Par ailleurs, les médias les plus intéressés par cette élection décisive seront comme d'habitude, le quotidien Le Monde qui consacre généralement avec sa journaliste spécialiste de l'Algérie, Florence Beaugé, des reportages à la fois objectifs et critiques sur l'Algérie. Comme d'habitude, le contingent français sera le plus présent des médias étrangers avec le trio: TF1, France 2, Canal+. Il y aura également France 24 qui a décidé de couvrir en masse l'élection présidentielle algérienne, mais seulement à partir des deux dernières semaines de la campagne électorale, avec des couvertures constantes de ses envoyés spéciaux Hakim Zemouche, Adel Gastel et Kamel Zait. Il y aura également les télévisions arabes comme al Arabiya et sa nouvelle soeur El Hadath TV, ou encore Al Jazeera dont le bureau à Alger est fermé depuis des années et qui sera autorisé à couvrir l'élection présidentielle du 17 avril. Mais les télévisions étrangères arabes et européennes devront jouer des coudes avec Ennahar TV, Dzair TV et consorts, pour tenter de décrocher une image parfaite. Les magazines ne seront pas en reste et le magazine le plus intéressé par l'Algérie demeure Jeune Afrique qui consacra sa Une cette semaine au candidat Ali Benflis. Si durant l'élection présidentielle de 2004, l'Algérie avait accueilli quelque 400 journalistes étrangers et qu'en 2009, elle avait accueilli 200 demandes d'accréditation de la presse étrangère, il n'est pas exclu qu'on reste sur le même chiffre pour la couverture de l'élection du 17 avril prochain.