«L'enfer est un endroit où le cuisinier serait anglais; le policier, allemand; le garagiste, arabe et l'amant, suisse.» Citation anonyme Dur d'être Maghrébin et de travailler pour France Télévisions. Rachid Arhab, la première figure arabe à apparaître sur un écran télévisé en France, subit le contre-courant de sa nomination au CSA. D'ailleurs, il vient de se porter candidat pour l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Selon les journaux français, Rachid Arhab a déposé la semaine dernière un dossier de candidature auprès du ministère de la Culture et de la Communication. Ancien membre du CSA (2007 - 2013), Rachid Arhab est journaliste et a fait la totalité de sa carrière dans la télévision publique. Il est âgé de 59 ans. Les dossiers de candidatures pour la présidence de l'INA devaient être remis la semaine dernière auprès de la ministre. La nomination du nouveau président qui remplacera Mathieu Gallet, appelé à prendre la tête de Radio France, doit intervenir avant le 12 mai, date à laquelle le nouveau président de Radio France entrera en fonction. Agnès Saal, actuellement directrice générale du Centre Georges-Pompidou à Paris, fait figure de favorite pour l'INA. Elle est, par ailleurs, déjà administratrice de l'INA, nommée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Le nom d'Audrey Azoulay, n° 2 du CNC, circule également avec insistance. Elle siège également au conseil d'administration de l'INA en tant que représentante de l'Etat. Le président de l'INA est nommé via un décret pris en Conseil des ministres sur proposition de la ministre de la Culture et de la Communication. Contrairement à France Télévisions, Radio France et France Médias Monde, dont les présidents sont nommés par le CSA depuis la réforme de l'automne 2013, le pouvoir de nomination à l'INA reste entre les mains de l'Exécutif. Il est vrai que la situation professionnelle de Rachid Arhab pose vraiment problème pour l'ancien présentateur du 13 heures de France 2, parti au CSA de 2007 à janvier 2013. Ce dernier souhaiterait revenir à France Télévisions, entreprise à laquelle il est toujours lié par contrat. Mais la direction du groupe public ne verrait pas ce retour d'un très bon oeil d'après Le Canard enchaîné. Le journal satirique raconte ainsi que Rachid Arhab s'est présenté au siège du groupe audiovisuel public pour y reprendre son travail, muni d'«un contrat signé par l'ex-P-DG de France Télévisions, Patrick de Carolis, lui garantissant son retour au sein de l'entreprise publique». Mais Rémy Pflimlin «ne veut pas entendre parler du retour de Rachid Arhab à la rédaction» selon Le Canard Enchaîné. L'ancien membre du CSA a donc rencontré Patrice Papet, directeur général de France Télévisions, «qui lui a promis de trouver un arrangement avec son avocat». Le problème du statut professionnel des membres du CSA issus de France Télévisions fait débat depuis plusieurs mois. Outre Rachid Arhab, le cas de Françoise Laborde, toujours membre de l'institution, lui a aussi posé de nombreuses questions. Depuis sa nomination au CSA en 2009, l'ex-présentatrice du JT de France 2 était, elle aussi, toujours «détachée de France Télévisions». [email protected]