La mafia politico-financière s'est convertie en promoteur immobilier et a accaparé des terrains portant des espaces verts Après l'histoire de l'espace vert du boulevard Amirouche, voilà qu'on nous sort un autre accaparement d'espace vert, un lieu qui fait partie de l'histoire de la ville de Yemma Gouraya. Décidément, rien n'arrête la mafia du foncier dans leur politique d'accaparement des espaces verts et publics pourtant protégés par la loi. Après l'affaire de l'espace vert du boulevard Amirouche, le poumon de la ville de Béjaïa, qui a été sauvé in-extremis par une grande mobilisation citoyenne, voilà qu'on s'attaque à un autre espace vert, un lieu qui est une partie indissociable de l'histoire de la ville de Bougie. Cette affaire aurait pu passer sous silence n'était la vigilance des citoyens de Bougie, jaloux de leur patrimoine naturel. En effet, vendredi dernier, en action spontanée, quelque 300 citoyens ont tenu un sit-in sur le lieu en question pour alerter les autorités locales et les assemblées élues sur ce bradage du patrimoine culturel naturel. «Cet espace vert est un site naturel classé et protégé par le décret exécutif 13-187 du 6 mai 2013», nous déclare Malek Djellouli de l'association Ecotouristique les Aiguades, paraphrasé par un autre groupe de protestataires «par un blanchiment massif de l'argent sale, la mafia politico-financière s'est convertie en promoteur immobilier et a accaparé des terrains portant des espaces verts pour ériger des promotions immobilières. Elle bénéfice, désormais, de l'aide incontestable des autorités locales. Sinon, comment expliquer l'approbation des plans et la délivrance des permis de construire par ces mêmes autorités. Les autorités locales sont-elles aveugles ou plutôt complices? Qui ne dit mot consent», nous déclaraient les citoyens rassemblés vendredi dernier en fin de journée sur les lieux. «Naâya guel bétonnage!» (on en a marre du bétonnage), c'est le slogan choisi par les associations protestataires porté par une banderole accrochée au grillage du chantier, objet de la contestation au niveau de la haute ville, au lieudit Les oliviers, un espace vert jouxtant les cours de tennis de Béjaïa et limitrophe aussi du lycée «Les oliviers». De plus, le terrain concerné, appelé communément par les riverains du quartier Akazane, est clôturé par un grillage sans aucune indication sur la nature du projet ni même sur le maître de l'ouvrage, ce qui est non-conforme aux lois de l'urbanisme et de l'habitat. «Pour le moment, nous avons quelques informations sur le maître de l'ouvrage, mais on n'est pas sûr. Nous allons entamer des démarches auprès du premier responsable de la wilaya et du P/APC de Béjaïa pour plus d'informations et nous agirons en conséquence. Une chose est sûre. Cet espace commun ne sera pas bradé. Oui à une exploitation pour le bien de tout le monde, mais jamais pour la construction d'habitations», nous dira Malek Djellouli. «Concédé, cet espace vert riche en arbres centenaires et mitoyen du palais de la Perle est un acte criminel. Nous ne nous tairons pas et on ira même plus loin en demandant à connaître tous les projets accordés dans le cadre du Calpiref», nous dira un autre président d'association. En outre, il est utile de rappeler que l'espace vert situé au boulevard Amirouche a été sauvé in-extremis par une forte mobilisation citoyenne. Cet espace vert, qui est le poumon même de la ville de Béjaïa, a déjà été cédé dans le cadre du Calpiref, l'année dernière, et ce n'est que grâce à la mobilisation des citoyens, jaloux de leur patrimoine et des espaces verts de leur ville, que le wali a dû annuler la décision d'attribution, le mois d'août de la même année. Cette mobilisation risque de défrayer encore une autre fois la chronique à Béjaïa. Une chose est sûre, la mobilisation ne fait que commencer!.