L'Algérie doit faire un pas en direction de l'Europe. Le chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie, M.Guerrato, a affirmé hier, lors d'une rencontre avec la presse algérienne, que les dernières déclarations tenues la semaine dernière à Dublin par le chef de la diplomatie algérienne, Abdelaziz Belkhadem, remettant en cause l'accord d'association avec l'Union européenne, sont à mettre à l'actif «d'une mauvaise humeur» tout en indiquant plus loin que «c'est un avis conjoncturel». Pour M.Guerrato, «il y'a d'autres raisons» qui ont poussé le ministre des Affaires étrangères à faire ce genre de déclarations, sans toutefois s'inquiéter outre mesure sur le retard qui sera pris dans la signature du traité d'association avec l'Eu-rope: «Je ne suis pas préoccupé», dira-t-il. Il faut que l'Algérie fasse un pas en direction de l'Europe pour que tout s'accélère soutient le représentant de l'UE qui dit attendre «des signaux fort clairs» de la part de l'Algérie en ratifiant l'accord d'association «par le parlement algérien». «Après cela nous pourrons tout négocier». Pour l'instant, 7 sur 15 pays européens ont ratifié cet accord alors que l'Italie a soumis ce traité aux deux chambres parlementaires. Parmi ces pays, on retrouve la France, l'Irlande, la Belgique, la Grande-Bretagne, la Suède, l'Allemagne, l'Autriche et dernièrement la Finlande. L'arrivée des dix membres dans l'UE a, semble-t-il, créé un «imbroglio juridique» au sein de l'Europe puisque ces derniers n'ont pas été associés aux discussions préliminaires entamées avec les Etats du sud de la Méditerranée. Les Etats membres de l'UE sont invités à trouver «une solution juridique» à cette question. M.Guerrato avance même l'hypothèse que la signature de l'accord d'association avec l'Algérie se fasse avant la fin de l'année. L'accord qui sera visé par les 15 mem-bres de l'Europe sera valable dans tout le territoire européen, avance Guerrato qui ajoute que l'Algérie et l'UE gagneront une année. S'agissant du dialogue économique interrompu depuis deux années, il reprendra probablement le mois de juin ou juillet prochain après la présentation du programme gouvernemental à l'Assemblée populaire. L'autre volet de la conférence a trait à la nouvelle politique européenne de bon voisinage (PEV) qui a remplacé au pied levé le processus de Barcelone qui a fait son temps. Cette politique européenne de voisinage a pour objectif de «partager avec les pays limitrophes les avantages de l'élargissement de l'UE de 2004» - c'est-à- dire la stabilité, la sécurité et la prospérité - dans des conditions distinctes d'une adhésion à l'UE. Selon le représentant de l'UE , «on est passé d'un système de coopération (Barcelone) à celui d'un système d'intégration (de bon voisinage). Nous sommes dans une autre phase d'intégration des voisins dans notre politique économique». Il s'agit selon lui de rapprocher les règles qui permettent la réalisation des quatre libertés contenues dans la déclaration de 2003. Cette nouvelle politique permet d'avoir «un accès au marché intérieur européen mais aussi de participer aux différentes politiques européennes». La Politique agricole commune (Pac) peut s'exercer sur les partenaires, lance M.Guerrato, qui ajoute que les secteurs du transport et de la communication sont des domaines que l'UE peut financer avec une possibilité d'élargir le champ au domaine de la justice.