Il a estimé globalement que l'Algérie est un pays «apte à absorber les aides allouées». L'ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie, M.Lucio Guerrato, a estimé hier, à Alger, que le programme Meda destiné à l'Algérie a donné «un bon résultat» et que le gouvernement algérien peut «plaider pour une amélioration des crédits alloués dans le cadre du programme Meda III». Lors d'une conférence de presse animée à la veille de la visite en Algérie de la vice-présidente de la Commission européenne, Mme Loyola de Palacio de Valle-Lersundi, l'ambassadeur européen a dressé un tableau du programme de coopération bilatérale de l'Union européenne (Meda) avec l'Algérie. Ce programme, qui s'articule essentiellement sur l'aide à l'amélioration du tissu économique (banques, système fiscal et douanes), est chiffré à 500 millions d'euros, soit près de 42,417 milliards de dinars. L'orateur ne relèvera pas moins de deux points noirs au tableau. Il s'agit du plan d'appui à la pêche artisanale dans l'ouest et le centre du pays (1,2 milliard de dinars) et celui relatif aux journalistes et médias algériens (409 millions de dinars). Si pour le premier les résultats obtenus n'ont pas atteint le seuil escompté, et, du coup, la décision de le clôturer et de l'auditer a été prise, le second a, lui, fait du surplace ces deux dernières années faute d'interlocuteur valable (voir papier encadré). M.Guerrato a estimé globalement que l'Algérie est un pays «apte à absorber les aides allouées». Preuve à l'appui, il dira que la consommation des crédits a crû 8 fois en l'espace d'une année, passant de 4 millions d'euros en 2001 à 46 millions d'euros en 2002. Ce qui fera dire au conférencier que ce résultat est «très important politiquement» et que «nous travaillons dans de meilleures conditions qu'il y a 2 ou 3 années de cela». En outre et en étroite collaboration avec le ministre délégué à la Réforme financière, la CE va poursuivre son programme d'appui aux PME-PMI, et ce, sur trois segments : la formation, l'organisation et le financement. A ce propos, M.Guerrato a annoncé la création, cette année, d'un fonds de garantie aux PME qui viendra s'ajouter aux fonds locaux et qui permettra, ainsi, de récupérer une partie des 899 millions de dinars destinés au programme «Capitaux à risque» et qui n'a pas fonctionné, en dehors des actions menées par la Finalep et ayant abouti à la réalisation de certains projets industriels. L'ambassadeur européen a réitéré sa détermination à clôturer tous les programmes inscrits dans le Meda II avant l'échéance de fin 2004. Il a également annoncé la conclusion proche d'un contrat de financement dans le domaine des matériaux de construction devant servir à la réalisation de milliers de logements sociaux. Les victimes du terrorisme ne sont pas en reste puisque le haut responsable européen a parlé d'un projet d'un montant de 50 millions d'euros destinés à renforcer les structures réalisées au profit des familles victimes de ce fléau dans le centre du pays. Enfin, le chef de la Commission européenne a annoncé qu'une mission européenne séjournera en Algérie en septembre dans le but de «réorienter la coopération économique» entre l'UE et l'Algérie à la lumière des résultats probants obtenus jusque-là.