Le phénomène des harraga n'est pas près de connaître une fin heureuse La dernière interception opérée remonte à deux semaines, où près d'une trentaine de candidats au suicide ont été arrêtés au large des eaux de Aïn El Turck. La harga ou cette fuite souvent organisée vers l'eldorado incertain, continue à faire des ravages parmi la masse juvénile. Les chiffres sont à la fois tristes et alarmants. En trois mois durant cette année en cours, les autorités espagnoles ont expulsé 180 harraga algériens dont 21 mineurs et 16 femmes âgées entre 20 et 45 ans. Plusieurs ont été arrêtés sur le sol ibérique pendant que d'autres ont été interceptés dans les eaux territoriales espagnoles. Ces candidats à l'immigration clandestine ont été rapatriés à l'issue de 15 opérations d'expulsion opérées par les autorités espagnoles. La harga, qui nécessite un traitement de choc, n'est plus un simple point de vue de l'esprit. Le départ, appelé localement «lhada» continue à prendre des courbes fulgurantes. Les interceptions ne sont pas en reste. La dernière interception opérée remonte à deux semaines. Près d'une trentaine de candidats au suicide ont été arrêtés au large des eaux de Aïn El Turck. Ces harraga algériens remis par les Espagnols à leurs homologues n'attestent nullement de la réalité des faits, vu que le chiffre effectif de ceux qui ont bravé, aux dépens de leur vie, les dangers de la mer est encore loin d'être arrêté à titre officiel. A Oran, ce sont des dizaines de quartiers qui se vident de leurs habitants des deux sexes, de toutes les catégories sociales et tranches d'âge. En effet, des centaines de personnes fuyant la malvie et le chômage, partent à la recherche d'un autre monde, celui du travail et de la liberté. Embarqués dans des «botis» (embarcations de fortune), ces hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, ne visent qu'une seule destination: atteindre, vaille que vaille, les côtes espagnoles et le reste viendra en improvisant selon chacune des situations. Si l'Europe continue à constituer la terre préférée des Algériens, l'Algérie demeure le sol privilégié de milliers d'Africains. En effet, l'immigration clandestine, pour la plupart subsaharienne ne cesse d'augmenter avec un taux d'accroissement de 951 affaires traitées en 2013 contre 762 en 2012, soit une hausse de 24,8%. Le bilan du 2ème commandement régional de la gendarmerie d'Oran indique que 2 043 personnes ont été arrêtées au niveau de la région Ouest pour séjour irrégulier en 2013 contre 1485 personnes en 2012, soit une augmentation de 37,6%. La région Ouest et notamment Oran est-elle devenue un point de transit pour les immigrés africains à destination des pays européens dont l'Espagne et la France? Aussi, elle constitue un centre d'intérêt de la main-d'oeuvre maghrébine. Cette augmentation confirme désormais que le phénomène occupe la priorité des affaires relatives au crime organisé. Les investigations menées par les gendarmes ont fait ressortir que ce sont généralement les clandestins âgés entre 18 et 40 ans qui tentent l'aventure. 1466 migrants âgés entre 18 et 40 ans ont été arrêtés l'année dernière, dans l'ouest algérien contre 1047 en 2012. Parmi eux, des universitaires dont 58 diplômés et d'autres avec des niveaux scolaires allant du primaire au secondaire. Le phénomène n'est pas près de connaitre une fin heureuse. Des femmes accompagnées de leurs enfants ont, durant 2012 et 2013, réinvesti les rues de plusieurs wilayas dont celles d'Oran et ce, malgré les dizaines de bus réquisitionnés pour le transfert de ces familles vers les régions frontalières, en vain. Plusieurs de ces Africains, en particulier des Maliens, gagnent honnêtement leur pain en optant pour un travail en qualité de maçon sur des chantiers de construction. D'autres, ceux-là se comptent en plusieurs centaines, sont exploités comme au temps de l'esclavage féodal, dans des marchés et autres chantiers. Ce n'est pas tout. L'Algérie est devenue l'eldorado pour des milliers de Marocains, dont des électriciens, des plâtriers, des artisans, des chômeurs, des informaticiens, des maçons. Ces derniers sont souvent interceptés aux frontières et refoulés vers leurs pays d'origine. Pour lutter efficacement contre le phénomène, les gendarmes ont renforcé leur dispositif de contrôle en intensifiant les patrouilles et les barrages routiers. Des postes de surveillance ont été installés le long du tracé frontalier Ouest..