Rien que pour l'année 2013, le Qatar a investi 1,69 milliard d'euros en Algérie, déclassant ainsi les investissements européens. A voir le profil des présents à l'entretien accordé, mercredi dernier, par le président Bouteflika à l'émir de l'Etat du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, on comprend aisément que le volet économique a eu la part du lion. Cela, même les aspects régionaux comme la crise en Syrie, l'Egypte et la situation au sein du Conseil des pays du Golfe ont eu droit au chapitre. Les entretiens se sont déroulés en effet, en présence du grand argentier du pays, Karim Djoudi en plus du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, du président de l'APN Mohamed Larbi Ould Khelifa, du directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Du côté qatari ont assisté le ministre des Affaires étrangères, Khaled Ben Mohamed Al Attiya, et le ministre des Finances, Ali Cherif Al Omadi. Alger et Doha coopèrent dans la sidérurgie, le transport maritime et les hydrocarbures. En décembre 2013, les deux pays ont signé un accord de partenariat pour la réalisation d'un complexe sidérurgique dans la localité de Bellara, près de Jijel. L'accord a été signé par le groupe public Sider et la holding étatique Qatar Steel, après des négociations qui ont duré deux ans. La capacité de ce complexe, dont le coût s'élève à 2 milliards de dollars, sera de 4,2 millions de tonnes par an. Les principaux produits qui y seront fabriqués à partir de 2017, sont notamment de l'acier plat et des aciers spéciaux destinés, entre autres, à l'industrie du rail en Algérie. A terme, le nouveau complexe contribuera à réduire les importations algériennes d'acier, estimées à 10 milliards de dollars par an. Il n' y a pas que la sidérurgie, puisque la palme des investissements étrangers en Algérie, revient au Qatar. Rien que pour l'année 2013, le Qatar a investi 1,69 milliard d'euros en Algérie, déclassant ainsi les investissements français qui avaient atteint une valeur de 321 millions d'euros, une année auparavant. Les affaires étant ainsi réglées, il est évident que deux chefs d'Etat ont abordé les questions régionales, surtout que certaines sources signalent une rencontre à Alger entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et l'émir qatari. A Alger, Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani a abordé avec Bouteflika, les questions régionales. Les relations du Qatar sont tendues avec les Emirats arabes unis, l'Arabie Saoudite et le Bahreïn depuis le rappel, le 5 mars, par ces trois pays partenaires au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG) de leurs ambassadeurs à Doha, reprochant au Qatar de soutenir les islamistes dans le Monde arabe et de chercher à déstabiliser les pays voisins. L'émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, est arrivé mercredi dernier à Alger, avant-dernière étape d'une tournée arabe devant le conduire en Tunisie, a constaté un photographe. Avant l'Algérie, l'émir s'était rendu dimanche dernier en Jordanie puis mercredi au Soudan où le gouvernement soudanais a annoncé que le Qatar allait lui verser un milliard de dollars pour renforcer ses réserves en devises. La tournée de l'émir du Qatar intervient alors que son pays a été mis à l'index par ses voisins arabes du Golfe qui le soupçonnent de chercher à les déstabiliser.