Les travailleurs du Snte menacent de porter plainte devant le BIT, l'OIT et L'Internationale des travailleurs (IT). Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte) à la croisée des chemins. Enregistrant une affaire de détournement de plus de 9 milliards de DA depuis 2010/2011, les travailleurs dénoncent «la trahison de la confiance». Mohamed Ben Noui, président du conseil national du Snte, a déclaré que «les travailleurs escroqués comptent déposer une plainte devant les instances internationales, à savoir le BIT, l'OIT et l'IT (L'Internationale des travailleurs) dans un délai de 10 jours afin de dénoncer les pratiques du ministère de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale, lors d'une conférence de presse qui a été tenue hier, à l'école Ali-Mellah à Alger. Accusant directement Abdelkrim Boudjenah, secrétaire général du Snte, de responsable de ce détournement, les conférenciers ont avancé un nombre qui se situe entre 500 et 600 travailleurs qui ont versé l'argent sur le compte du Snte pour l'achat de voitures, conformément à la convention qui a été signée entre le Snte et un concessionnaire automobile à Constantine. Rendant publique la lettre qui devrait être adressée dans les prochains jours aux trois organisations internationales, le document cite «face à ce fallacieux détournement du Snte, une série d'actions furent entreprises entre le Snte et le représentant élu par coup de force». Oudahmane Omar, victime d'escroquerie révèle: «J'ai versé 340 000 DA dans le compte du Snte pour l'achat d'un véhicule de marque Atos depuis 2011, mais, malheureusement, on a trahi notre confiance», regrette-t-il. Quelques mois après le versement, les travailleurs ont découvert qu'il s'agissait d'une escroquerie inédite dans l'histoire de ce syndicat autonome. Documents à l'appui, les décisions de justice et les copies de versements dans le compte du Snte sont exhibés publiquement. Afin de faire valoir leurs causes, les conférenciers ont souligné «qu'ils ne sont pas restés les bras croisés, mais l'affaire est portée devant la justice qui a tranché, mais malgré cela, l'irrégularité du dossier est entachée par de fausses déclarations, à commencer par la dénomination du nommé Abdelkrim El Moudjahed Boudjenah, qui s'est autoproclamé président du Snte». Les conférenciers sont revenus longuement sur les grèves illégales qui ont été lancées par le Snte depuis. Contacté par téléphone pour de plus amples informations sur le sujet, Abdelkrim Boudjenah a déclaré que «c'est un feuilleton interminable. Le concessionnaire a livré 88 voitures en quatre quotas. Et la justice devra trancher le 24 du mois», a-t-il déclaré, avant de revenir sur plus de 80 personnes qui l'ont esté en justice depuis. Par ailleurs, notre interlocuteur a refusé tout commentaire censé apporter des précisions sur le sujet et va jusqu'à nous «poser des questions sur le nombre de journalistes qui sont venus à la conférence». Chose inadmissible sur tous les plans. On ne cautionne pas l'incautionnable. A l'instar de plusieurs organisations syndicales qui se retrouvent à la croisée des chemin, c'est au tour du Snte de faire son mea culpa.