La population de la commune de Ouled Ben Abdelkader située dans le sud-ouest de la wilaya de Chlef a incendié, hier, les deux sièges de l'APC et de la daïra. En effet, des émeutes ont éclaté dans cette paisible commune à la suite d'un mouvement de protestation auquel ont pris part plus de 2000 citoyens. Une protestation qui trouve ses raisons, indique-t-on dans la distribution illégale de quelque 150 logements sociaux. Considérant que les bénéficiaires de ces logements sont des «étrangers» à Ouled Ben Abdelkader et non pas ceux dont la nécessité d'avoir un toit est avérée, les citoyens de cette commune n'ont pas hésité a sortir dans la rue pour exprimer leur colère à l'égard des autorités locales. Ils ont saccagé tout sur passage, y compris le siège de l'APC et celui de la daïra auxquels ils ont mis le feu. Durant toute la journée de au dimanche dernier et jusqu'à hier au soir, le mouvement de protestation enclenché à Ould Ben Abdelkader s'est poursuivi sans qu'une solution soit trouvée pour apaiser les esprits. Ce qui s'est produit à Chlef, c'est exactement le même scénario d'émeutes qu'ont connu, par ailleurs, pas moins de 6 wilayas du pays dites «défavorisées». Il s'agit des wilayas d'Adrar, Ouargla, Ghardaïa, Djelfa, Bordj Bou-Arréridj et Khenchela qui se sont transformées en véritables foyers de tension durant le week-end dernier. Même scénario, mais aussi même facteur déclenchant qui est celui se rapportant aux besoins sociaux (logement, travail) exprimés par les populations. L'on dénote, en outre, un certain «laxisme» de la part des autorités locales des wilayas citées dans la prise en charge des revendications sociales des citoyens. Ce qui laisse supposer que le recours à la rue comme forme d'expression est le seul moyen dont disposent les citoyens pour clamer leurs doléances. Force est de constater donc que le cycle d'émeutes gagne de plus en plus de terrain sur le territoire national. Le gouvernement d'Ouyahia est donc interpellé pour mettre en place un mécanisme adéquat permettant aux populations l'accès aux conditions d'une vie décente faite d'égalité et de dignité, comme cela a été sans cesse répété par le président Bouteflika durant la campagne électorale.